Libellés

Affichage des articles dont le libellé est Surf coaching. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Surf coaching. Afficher tous les articles

lundi 26 juillet 2021

Un des secrets de l'apprentissage du surf : l'adaptation d'homo-sapiens en milieu océanique

 


Cet article prêche pour une approche fine de l'apprentissage du surf, car ce sport fait évoluer les corps dans un environnement inhabituel, l'océan.

Avec comme point de départ, cette observation : l'être humain est un singe des plaines, une créature de la terre ferme. Placé dans le milieu aquatique, son langage corporel va parfois exprimer une certaine tension, traduire de l'inconfort.

Sorti de son milieu de prédilection, la terre ferme, et placé en équilibre précaire sur une planche entourée d'eau, des mécanismes de défense, des réflexes inconscients vont s'imposer à lui et perturber son apprentissage du surf. Ces réactions de l'ordre de l'atavisme, seul un observateur externe pourra lui en faire prendre conscience. Démarche salutaire car tous ces automatismes vont s'avérer improductifs et produire l'exact inverse de l'effet escompté.

Effectivement, les réflexes de survie qui consistent à s'agripper, à se réfugier à l'arrière de la planche ou à chercher du regard un support au sol vont entraîner en cascade toute une série d'erreurs posturales qui vont empêcher le novice de se lever sur la planche. Identifier l'origine de ces problèmes et travailler sur le relâchement, une forme de lâcher prise, vont permettre de corriger toute la chaîne des erreurs techniques du débutant.

Il va donc falloir lutter contre l'homo-sapiens qui existe en chacun de nous de manière plus ou moins forte. Car ce dernier induit des réactions inadaptées, guidées par la peur de tomber à l'eau, par celle de planter le nez de la planche, par celle du mouvement de l'eau et des vagues au contact de la planche. 

Un éducateur surf un peu expérimenté saura identifier ces tensions irrationnelles du corps et remplacer de mauvais réflexes par des gestes techniques adaptés à la discipline surf. Dès lors, les progrès seront beaucoup plus rapides qu'avec une approche purement mécanique de la technique d'activité.

Pour en savoir plus, il va falloir sauter le pas et prendre un cours de surf avec Ki Surf School, pour une approche hédoniste et anti-stress, adaptée à chaque individu.

lundi 21 juin 2021

Coach versus prof de surf

  


   

Le surf nous vient de nations de langue anglosaxone, on ne s'indignera donc pas que la surfosphère soit bourrée d'anglicismes. 

Ces derniers englobent la description du terrain de jeu, des figures et servent même de qualificatifs pour décrire les professeurs de surf. C'est sur ce dernier sujet que nous allons nous attarder, afin de tordre le coup à quelques idées reçues.


Le "surf coaching", marketing ou réalité ? 

"Coach" se traduit par "entraîneur" et tend donc à designer une personne qui enseigne auprès d'un public déjà expérimenté, et plus particulièrement à des athlètes de haut niveau inscrits dans le calendrier des compétitions. 

Parmi les nombreuses écoles de surf qui fleurissent sur nos côtes françaises, beaucoup d'éducateurs surf se décrivent comme des coachs de surf, ce qui suggère un niveau d'expertise supérieur à celui d'un simple moniteur. Cette démarche vise à attirer un public de surfeurs déjà expérimentés plutôt que de surfeurs débutants. Ces derniers s'attendent à un enseignement d’excellence. 

La majorité de ces coachs sont d'anciens compétiteurs, à des niveaux très divers, ce qui ajoute une valeur ajoutée auprès d'un public qui présuppose alors de grandes compétences pédagogiques. Pourtant, il ne suffit pas d'avoir fait de la compétition pour posséder des qualités de pédagogue ; en Australie, des coachs de renom ont un niveau de surf tout à fait modeste, à titre d'exemple. Or, l'Australie est un des trois principaux viviers de champions du monde de surf, avec les États-Unis et le Brésil. 

Par ailleurs, vivre exclusivement du coaching de haut niveau est un pari difficile, la plupart des coachs de surf autoproclamés enseignent donc en grande majorité à des publics de niveau débutant à intermédiaire. 

A l'instar de leurs confrères qui ne se disent pas "coachs" mais embrassent néanmoins toute la diversité du champ de l'enseignement et notamment l'entraînement à destination d'élèves sachant déjà surfer. 

Il convient également de rajouter qu'une fois sorti des centres de formation français, l'éducateur surf n'a aucune possibilité de faire évoluer sa formation vers le haut niveau car aucune formation de niveau supérieur n'est mise en place par le ministère des sports. Or, le "coach" sort des mêmes centres de formation. Sa compétence sera donc intimement liée à son parcours d'enseignant, c'est un pédagogue autodidacte qui a fait évoluer ses compétences tout au long de sa carrière, grâce à des qualités d'observation, d'analyse et de transmission. Au même titre qu'en enseignant lambda.

Vous l'aurez compris, pour moi, ce qualificatif de coach, c'est surtout du marketing même si parmi les coachs, certains se font bien une spécialité de l'entraînement de niveau avancé et possèdent de véritables qualités d'enseignant. Tous les profs de surf sont obligés de se plier au jeu de la loi du marché et de la communication et de saupoudrer leur com de mots fabuleux tels que "surf coaching" (ça sonne plus pro que "prof de surf"), perfectionnement (plutôt que régressionnement quand le prof est vraiment mauvais), analyse vidéo, etc.

Il ne suffit pas de se dire coach ou d'avoir fait de la compétition pour être un bon coach de surf. Pour en avoir le cœur net, l'élève va devoir essayer le coach ! Néanmoins, j'aurais tendance à conseiller un éducateur ayant des décennies d'expérience comme enseignant plutôt qu'un lapin de six jours tout juste sorti de formation. Même s'il est plus joli, qu'il a eu sa photo dans Surf Session Magasine et qu'il fait des vidéos rigolotes sur Tik Tok.


Prof de surf, diversité des profils

 Pour choisir dans la jungle des écoles de surf, le stagiaire doit posséder quelques notions. Pour faire simple, il existe deux types de formations pour enseigner le surf : 

La formations la plus longue et probablement la plus qualitative : le brevet d’État de surf (ancien diplôme) est devenu le Brevet professionnel de surf, qui est dispensé par les centres de formation dépendant du ministère des sports français (Creps, FFS, Ucpa, etc).

L'ISA est le diplôme international choisi comme diplôme de référence européen, seulement deux semaines de formation, la qualification de l'enseignant va donc dépendre grandement de son profil et de son expérience. Il existe également un diplôme allemand qui se situe entre le diplôme français et l'isa en terme de temps de formation. Les diplômés non français, titulaires de ces diplômes internationaux, sont testées par le ministère de la Jeunesse et des sports pour vérifier leur aptitude à faire évoluer en toute sécurité des élèves dans cet environnement spécifique. Il faut donc s'assurer qu'un moniteur de surf a bien l'agrément de la jeunesse et des sports ou sa carte professionnelle.

Néanmoins, quelle que soit l'origine géographique et la formation des moniteurs de surf, selon qu'ils mettent l'accent sur le commercial ou sur le qualitatif, la qualité de leur enseignement va être fort contrastée : d'où le fameux take-off genou qui s'enseigne encore très fréquemment de nos jours, antidote à toute progression vers un surf d'excellence. Et si tout le monde n'est bien sûr pas capable d'exécuter un take-off dynamique, il est quand même pour le moins curieux d'enseigner la technique du genou par défaut, comme si l'on présumait d'avance de l'incapacité de ses élèves. 

Il existe deux approches : 

- celle qui consiste à maintenir l'élève dans un état de dépendance absolue vis-à-vis de son enseignant, c'est l'école de la poussette et du take-off genou. Tout seul, l'élève est incapable de ramer pour attraper une vague ou même une mousse. Là, il ne s'agit clairement pas de coaching, on est plus dans la découverte superficielle de la discipline et du milieu aquatique.

- l'autre approche considère que le débutant mérite, autant que le surfeur expérimenté, un enseignement de qualité qui va lui permettre de devenir un surfeur autonome, capable de surfer en toute sécurité (la sienne et celle des autres). Et de devenir un bon surfeur. On ne parle pas de coaching mais d'initiation, pourtant on retrouve ici la même acuité, la même finesse d'enseignement que dans l'entraînement de haut niveau. La pression de la compétition en moins. 

Ainsi, le même éducateur surf, qu'il se déclare enseigner ou bien coacher, a besoin d'être compétent dans toutes les phases d'apprentissage du surf, de l'initiation au perfectionnement. Souvent, il enseigne à des surfeurs de niveaux très variés, même si la plupart des surfeurs expérimentés vont faire plus confiance à une école de surf qui se déclare faire du "coaching", parce qu'elle s'appuie sur le prestige d'un ancien compétiteur. 


La diversité des coachés

Le surf d'excellence n'a pas besoin des podiums, la confrontation avec des vagues changeantes est déjà en soi un sacré challenge, rares sont d'ailleurs les surfeurs complets, capable de surfer des petites vagues comme d'aller se confronter à des vagues de dimension hors norme.

A part les équipes d'élite, les surfeurs qui viennent prendre des cours de perfectionnement auprès d'un "coach surf" ou d'un éducateur sportif ont généralement des niveaux très différenciés. Souvent, ces surfeurs ont brulé des étapes importantes, zappé quelques bases, et il va leur falloir parfois accepter un léger retour en arrière pour pouvoir repartir de plus belle. 

"Il faut parfois reculer pour aller plus loin", Tessa Asamoha.

Bien sûr, l'éducateur peut leur vendre du rêve en leur parlant de leur petit doigt et de la sensation du vent sur le lobe de leur oreille gauche au moment du bottom-turn, mais si le regard, la posture et les appuis sont incorrects, la planche trop petite, la performance sera un objectif impossible à atteindre. 

A la Ki Surf School, l'élève doit choisir entre "surfer son égo" ou "surfer la vague", c'est ce deuxième objectif qui va être privilégié par l'entraîneur/prof/coach. 

On trouve presque exclusivement sur internet des tutoriels techniques abscons, imprécis, voire régressifs. Au delà de l'emballage marketing, ce qui fait la plus-value d'un entraîneur, c'est son savoir-faire pédagogique, sa capacité à transformer son expérience et son sens de l'observation en contenu théorique, et sa méthode pour transmettre cette connaissance. Dès lors, on comprend qu'il n'ait pas envie de mettre sur internet, en libre service pour ses concurrents, le savoir de toute une vie. 

Ce blog essaie de se placer dans l'entre-deux, donner aux surfeurs des clefs pour évoluer, sans pour autant tout dévoiler. Les petits secrets seront dispensés lors d'une séance de surf et pourront être alors, sur mesure, adaptés au surfeur.

Pour conclure, coach, entraîneur, moniteur, prof de surf, peu importe, ce qui va compter, c'est la personnalité de l'enseignant et le contenu de ses cours. 




jeudi 18 mars 2021

Psychanalyse du surf

Quand les brisants se transforment en vagues qui soignent et apaisent les esprits !

La pratique de l'enseignement du surf depuis maintenant 20 ans m'amène à observer l'individu dans l'élément aquatique, de moins en moins comme une somme d'habiletés psychomotrices, mais comme un être sensible, avec ses forces et ses faiblesses, dont le comportement au contact de l'océan va être conditionné par les expériences intimes qu'il aura vécu au cours de son existence. Cela dépasse l'individu pour englober le groupe, puisque la culture dans laquelle l'individu a vu le jour déterminera également son approche de l'élément océanique.

 

L'océan, révélateur de traumas

L'élément liquide peut être perçu comme menaçant à travers la vue des vagues, l'évocation de profondeurs inquiétantes où perdre pied, ou encore par l'immersion du visage dans l'eau. Les nombreuses créatures fantastiques dont les hommes ont peuplé les mers à travers l'histoire témoignent de ce rapport inquiet vis à vis des profondeurs océaniques et de l’existence d'un inconscient collectif. 

La méfiance de certains hommes vis-à-vis de l'océan trouve souvent son origine dans un traumatisme intime ou familial : l'enfant s'est fait rouler dans une grosse vague alors qu'il découvrait l'océan, Untel a cru se noyer dans une piscine et tel autre a reçu en héritage la peur de ses parents, transmise à travers l'expression constante d'un stress tétanisant face à l'océan. 

Dès lors, il peut sembler étonnant qu'un individu réfractaire à la baignade ou à l'océan s'inscrive à des cours de surf. De là, on observe plusieurs motivations et types de comportements :


L'envie d'exorciser ses peurs

Un éducateur attentif va permettre à son élève de contrôler puis de dépasser son appréhension, parce qu'il va le mettre dans des conditions de pratique sécurisantes : l'élève sera amené à dépasser ses limites graduellement, à son rythme. 

S'il est à l'aise dans 10 cm d'eau, le moniteur ne l'incitera pas à aller plus loin, cela se fera naturellement à mesure que l'expérience océanique remplacera le stress par un sentiment de plaisir. 

Les mousses seront son premier terrain de jeu, laissant les vagues casser au large. Ainsi, les pieds dans le sable et ramené constamment vers le bord, le surfer en herbe apprendra à se détacher de sa peur pour observer un élément naturel qui, en devenant compréhensible, perdra son caractère mystérieux et menaçant. 

 Avec cette approche bienveillante et progressive, adaptée au rythme de chacun, on observe des résultats étonnants : les élèves transforment leurs limites irrationnelles en limites objectives, en apprenant à surfer dans les conditions qui conviennent à leur niveau physique et technique. Ainsi, l'élève devient capable de distinguer l'océan clément des jours de petite houle, de l'océan agité dont il faut se méfier. La tyrannie de la peur se dissout en une infinité de déclinaisons océaniques qui véhiculent des sensations de calme, de plénitude, de plaisir et d'évasion.

 

Le déni de soi

Certains élèves prennent des cours de surf pour suivre leurs amis, sans réel désir de vaincre leur appréhension, sans motivation. Le discours apaisant de l'éducateur n'est pas entendu car la peur de l'élément est brandie tel un bouclier sur lequel la raison rebondit. 

Pour communiquer, l'élève utilise exclusivement la forme négative : "je n'ai pas envie", "ça ne me fait pas plaisir", "je ne voulais pas venir" et tout le challenge va consister à le faire glisser progressivement vers le "je vais essayer", "je comprends", "je vous fais confiance".

Pour d'autres, la motivation était là mais elle s'efface devant un inconscient qui tétanise. La peur de l'élément, le manque de confiance en soi, la défiance vis-à-vis des situations inédites sont source de blocages et de comportements irrationnels.

Parfois encore, certains caractères n'admettent pas ressentir de la peur. Or pour vaincre sa peur, il faut l'accepter, pour ensuite la dépasser. Certains indices viennent alors révéler ce que l'élève n'avait pas verbalisé, le langage corporel ne ment pas : le visage est fermé, tendu, l'élève n'entend pas les conseils du moniteur, il est victime de l'effet tunnel, toute son attention est focalisée sur l'objet de sa peur, par exemple les vagues. 

Étonnamment, on observe souvent un comportement déroutant de la part de l'élève qui a reçu comme consigne de rester près du bord dans les petites mousses et qui, comme envouté, progresse vers le large à la rencontre des brisants qui sont pourtant l'objet de son stress et qui, en le secouant, ne font que renforcer sa répulsion pour les vagues. 

On peut y voir une volonté inconsciente de valider une aversion plutôt que d'essayer de la dépasser. L'effet tunnel également peut expliquer ce type de comportement d'automate, qui ne perçoit plus rien en dehors de l'objet redouté. 

Par ailleurs, certains caractères particulièrement réfractaires au pacte élève-enseignant ignorent les consignes de l'éducateur et brulent toutes les étapes de l'apprentissage en allant à la confrontation avec l'élément, au risque de se blesser. Ils ne comprennent pas l'océan, ils sont stressés, et vont pourtant se placer dans des situations qui malmènent aussi bien leur corps que leur égo. Car si les conseils bienveillants de l'éducateur ne sont pas acceptés, l'océan, lui, a toujours le dernier mot. 

Or, pour vaincre sa peur, il faut accepter ses faiblesses. Le travail sur soi ne peut commencer si l'individu appréhende l'environnement extérieur comme un objet ennemi à confronter et le passeur de la connaissance, comme un obstacle dressé au milieu du chaos. Malheureusement, l'élève qui n'a pas déposé son égo le temps de l'apprentissage, va trouver mille excuses pour abandonner la pratique : il a trop de courbatures, il s'est fait mal en marchant sur un caillou au milieu d'une plage de sable fin, la planche de surf est trop nulle, à moins que ce ne soient les vagues, etc.

Un élève manquera de confiance tandis qu'un autre fera preuve d'un excès de confiance, l'éducateur devra alors s'adapter à des attitudes contraires, entre celui qui ne tente rien par peur de l'échec et celui qui échoue en voulant brûler toutes les étapes de l'apprentissage. 

Le bon éducateur ne perçoit pas ses élèves en terme de surhommes ou de sous-doués, il ne voit que des hommes en situation d'apprentissage, dans toute la diversité du genre humain. 


La plénitude du surfeur

L'océan a des vertus innombrables, car l'océan terrifiant est en réalité l'océan qui calme, qui apaise. Les usagers de l'océan ont signé un pacte avec la nature, dans lequel ils s'abandonnent au rythme des éléments, lâchent prise, remisent au placard certaines habitudes pour vivre l'instant présent. 

L'océan est une machine à casser de l'égo, car chacun y trouve ses limites lorsque l'élément, de mer d'huile l'été devient tempête hivernale qui dévore le trait de côte.

Mais la discipline surf a ses bienfaits comme ses effets pervers : elle est un révélateur de caractère. 

L'adrénaline, la recherche d'un plaisir que l'on veut sans partage, la variabilité du milieu océanique sont un formidable carburant pour se dépasser, améliorer son endurance, sa ténacité, sa gestion du stress, ses réflexes, son efficacité dans l'instant, son adaptabilité, sa patience, son humilité, sa tolérance. 

Hélas, on trouve aussi dans ce terreau la graine de sentiments tels que la négation de l'autre, ce concurrent sur la vague, un individualisme forcené, un égo démesuré dès lors que l'on atteint un certain degré d'autonomie. Le côté obscur de la force, diront les adeptes de Star Wars ou de taoïsme !


Pour résumer, le surf ne prétend pas remplacer la psychanalyse mais il entend, avec le milieu naturel comme terrain de jeu, placer l'apprenti surfeur sur le chemin de la félicité. C'est dans le réenchantement de l'élément liquide et la recherche de l'hédonisme que s'inscrit la pédagogie de l'école Ki Surf School, sur les plages du sud des Landes.




samedi 8 août 2020

Mousse versus Vague

Il va sans dire que le but de tout surfeur est de longer une vague.

Néanmoins, pour le néophyte, la route vers la "vague verte", celle qui ne s'est pas encore transformée en mousse - ou "vague blanche" - peut être longue et difficile.

Le débutant est généralement tenté de gagner les vagues du fond, même s'il n'a aucune base technique. Comparons ici les avantages et inconvénients respectifs d'un apprentissage dans la mousse ou dans la vague.
Si l'objectif du surfeur est de longer une vague non déferlée, un moniteur de surf lui suggèrera de s'exercer d'abord dans la mousse - qui se forme après que la vague ait cassé - pour acquérir facilement et rapidement les bases de l'apprentissage. Un peu de patience, pour être capable d'évoluer à l'aise au milieu des surfeur plus aguerris, placés au large.

La vague et le débutant

Inconvénients


La difficulté d'aller les chercher : le but des vagues est de ramener tout objet vers le bord, le surfeur dit qu'il "passe la barre" car il lui est difficile de gagner la zone où elles se forment.

Le large : l'individu qui n'a jamais fait de surf va devoir ramer contre les vagues pour aller évoluer dans une zone où il n'a pas pied. Alors qu'il ne maîtrise pas encore la position d'équilibre allongé sur la planche, il va se placer dans une situation d'épuisement physique, être le jouet du courant et d'un élément qui devient de plus en plus aléatoire à mesure qu'il s'éloigne du rivage.

La lecture du caractère aléatoire des vagues : plus la houle est grosse, plus la zone de déferlement de la vague va être étendue. Or, le surf n'est pas juste une histoire de technique, il faut deviner où la vague va creuser avant de se briser et pour l'attraper, être capable de ramer pour arriver au bon endroit au bon moment. Au défi physique de se propulser à la force des bras, va dont s'ajouter la difficulté de lire un élément en perpétuelle transformation. Car une vague casse rarement au même endroit que la précédente.

La difficulté technique : en imaginant que le débutant ait le sens marin ou de la chance et qu'il parvienne à attraper la vague au bon moment, dès que sa planche bascule dans la pente de la vague, il n'a qu'une seconde pour se lever. Pourquoi me direz-vous ? Tout surfeur qui arrive allongé en bas de vague (sauf vaguelette) aura tendance à planter le nez de la planche. Pour éviter de piquer ainsi du nez, il faut se lever entre le sommet et milieu de vague, puis fléchir afin de dévaler la pente.
On imagine combien il est difficile d'apprendre dans l'urgence un geste technique totalement nouveau, ici le take-off. 

Le wipe-out et ses syndromes : lorsqu'il a plusieurs fois piqué en bas de vague, le débutant adopte de lui-même des stratégies défensives qui sont des régressions sur le chemin de l'apprentissage.
Il va conclure qu'il était allongé trop à l'avant de sa planche et adopter une position arrière qui va occasionner une mauvaise position. La planche va alors couler de l'arrière, le nez de la planche pointer vers le ciel et l'engin n'étant plus à plat au contact de l'eau va peiner à avancer. On dit que la planche "pousse de l'eau", ramer va devenir une épreuve de force, exécuter un redressement optimal, ou take-off, est dans ces conditions impossibles. Ce défaut de positionnement va occasionner une cascade de mouvements correctifs qui seront autant de mauvais réflexes, difficiles à corriger par la suite. Tous ces défauts posturaux vont occasionner de la fatigue musculaire mais également articulaire.

Se mettre dans un rapport de force avec l'océan, qui plus est en ayant brûlé les étapes de l'apprentissage, va occasionner de l’écœurement, des blessures ou, pour les plus tenaces, une incapacité chronique à apprendre le surf. Une personne peut ainsi passer dix ans à "surfer" sans maîtriser les bases.

La vague vue de près est beaucoup plus grosse qu'aperçue du haut de la dune : se jeter dans le creux de la vague demande alors un certain engagement psychique, il faut surmonter l'appréhension de la chute. On s'habitue graduellement aux vagues et s'aventurer sans transition dans de grosses conditions peut occasionner du stress. C'est pourquoi une école de surf responsable va garder ses débutants près du bord. Le surf doit être un plaisir, pas une source d'angoisse. Les surfeurs de grosses vagues ont commencé dans des petites vagues comme tout le monde.
Commencer dans les vagues difficiles du large serait comme vouloir apprendre le ski sur une piste noire, qui plus est, une piste qui changerait à chaque remontée mécanique et se transformerait perpétuellement durant la descente.


Avantages


Lorsque les vagues sont toutes petites, elles deviennent accessibles au débutant : elles déferlent près du bord, par faible profondeur, il lui est facile d'aller les chercher à pied, elles sont peu pentues et pardonnent beaucoup d'erreurs.

Des vagues petites et peu pentues permettent d'accélérer l'acquisition des bases du surf et de découvrir rapidement le plaisir de glisser dans la face de la vague.

Néanmoins, il ne faut s'attaquer à des vagues de taille plus conséquente que très progressivement, sous peine d'adopter de mauvaises habitudes : tenir le bord de sa planche, regarder le bas de la vague, s'allonger trop en arrière, faire semblant de ramer, etc. Réflexes qu'il sera par la suite difficile de corriger.


La mousse



La plupart du temps, la première leçon de surf auprès d'un moniteur diplômé d’État fait évoluer le débutant près du rivage. Ceci pour plusieurs raisons :

1. Les grosses vagues intimidantes cassent au large en eau profonde, puis elles roulent jusqu'au rivage sous forme de mousses. Lorsqu'elles arrivent au bord, elles ont perdu de la puissance et permettent une approche graduelle et non violente de l'élément.

2. Les vagues ne brisent jamais exactement au même endroit, il est techniquement difficile d'attraper une vague tandis que les mousses roulent en ligne jusqu'au bord, il est facile de bien se placer pour les attraper.

3. Les débutants attendent les vagues dans une zone peu profonde, ils peuvent se concentrer sur l'acquisition de la position d'équilibre allongé sur la planche, puis de la prise de vague, puis du redressement, en éliminant toutes les contraintes de la mise en situation dans les vagues, à savoir : se propulser uniquement à la force des bras, lutter pour aller au large, dériver plus rapidement, ramer pour se maintenir dans la zone des vagues, ramer, ramer, ramer alors qu'on n'est pas encore capable de s'équilibrer sur la planche, lire les vagues, ramer pour attraper une vague, se redresser en une fraction de secondes. Pour résumer, les mousses, c'est l'équivalent au ski de la piste verte.

4. L'avantage d'avoir pied : les débutants peu aquatiques peuvent se familiariser avec l'élément à leur rythme en restant tout près du bord, de l'eau aux genoux, et s'aventurer plus loin lorsqu'ils se sentent plus en confiance. Le fait d'être près du bord permet de gérer facilement le phénomène du courant puisqu'il suffit de se laisser glisser jusqu'au sable pour revenir à pied dans la zone de surf en face du moniteur ou du point de repère. Il est également plus facile de s'allonger sur la planche que dans une zone profonde où l'on va devoir se hisser sur la planche à la force des bras, battu par les vagues.

5. "Pousse mousse" : il est plus facile de choisir une bonne mousse qu'une bonne vague et de ce fait, la vague blanche est une "machine à vague". Les mousses roulent les unes à la suite des autres, il est possible d'en attraper un nombre incalculable et de répéter les gestes techniques qui permettront de glisser jusqu'au bord et de se redresser correctement sur la planche. Une surfeur au large va prendre une vague lorsque le surfeur au bord aura pris 10 mousses,  le ratio est souvent de cet ordre là.

6. Les spécificités de la mousse : dans la vague, du fait de sa verticalité, le surfer n'a qu'une fraction de secondes pour se lever alors que dans la mousse, il a le temps de s'appliquer et d'acquérir les gestes techniques sans se sentir dans l'urgence. En effet, devant la mousse, la surface de l'eau est plane, le débutant positionné correctement sur sa planche a peu de chances de piquer du nez, il lui est facile de se concentrer sur son redressement. Prendre une mousse permet d'éliminer le stress que peut engendrer le fait de se lever en haut de vague, sensation qui s'apparente, lorsque la vague est creuse, à un petit saut dans le vide.

7. La mousse, première marche pour accéder aux vagues : une fois que le surfer se lève efficacement dans la mousse, qu'il arrive à conserver son équilibre et sa vitesse jusqu'au rivage, il est alors suffisamment habile et en confiance pour s'essayer au take-off dans les vagues (pour peu que la houle ne soit pas trop forte). Ayant automatisé les bons gestes techniques, il sera capable de reproduire rapidement et dans l'urgence, le redressement en haut de vague, sans perdre tous ses moyens.

Ainsi, n'ayant pas brûlé les étapes importantes de l'apprentissage, il pourra se faire plaisir et continuer sa découverte du surf, un des sports les plus addictifs qui existe.

mardi 10 mars 2020

Surf : les erreurs qui font mal















Dans n'importe quelle activité sportive, il existe des règles simples pour éviter les blessures. Apprendre sur le tas comporte une part de risques puisque l'on apprend à ses dépends (ou ceux des autres). Passer par une bonne école de surf permet d'éviter certaines erreurs. L'accidentologie du surf, évoquée ici, ne vise pas à décourager ou effrayer. Chaque discipline, escalade, tennis de table, kungfu, football a sa propre bobologie, qu'il convient de connaître pour mieux s'en prémunir. Les règles de sécurité font partie de l'apprentissage du sport.
Énumérons les précautions classiques, elles concernent aussi bien le débutant que le surfeur aguerri.

S'échauffer avant la mise à l'eau


Les jeunes surfeurs, excités à la vue des vagues, prennent rarement le temps de s'échauffer.

Le sport soumet le corps à des contraintes inhabituelles, articulaires ou posturales, spécifiques à chaque activité, et qui sur le long terme peuvent occasionner certaines pathologies et douleurs ostéo-articulaires. Un échauffement permet d'éviter tous ces traumatismes et de continuer la pratique du surf jusqu'à un âge avancé.

Le surf, soumis aux caprices des vagues et de la météo, ne permet pas toujours une pratique régulière. Il est alors intéressant, en guise de préparation physique, de croiser avec des entraînements cardio, d'autres plus explosifs et de développer une multitude d'habiletés motrices par la pratique complémentaire d'autres activités sportives.

Je ne saurais que recommander la pratique des arts martiaux car, en plus d'améliorer la souplesse et la coordination, ils permettent de développer de bons réflexes et de réagir efficacement face aux situations d'urgence. Or, le surfeur se trouve constamment devoir gérer un milieu en constante transformation, la vague étant la personnification de la spontanéité. 

Ne pas sauter tête bêche


Le surfeur, qu'il soit en train de glisser sur une vague ou bien de se lever maladroitement sur sa planche, prend garde de ne jamais plonger en piquet, tête en bas. Que l'eau soit opaque ou bien transparente, évaluer la distance du fond est une entreprise hasardeuse : la vague traverse des bancs de sable de hauteur variable, la profondeur peut également avoir diminué du fait de la marée descendante, certains spots de surf sont parsemés de rochers. Le surfeur agit donc avec circonspection et quitte sa planche en adoptant une trajectoire de biais, il ne plonge pas à la verticale. Lorsque le fond est rocheux (reef) et la profondeur de l'eau très faible, la trajectoire de son saut sera presque parallèle à la surface de l'eau, afin de rester en surface.
Par ailleurs, le surfeur a tout intérêt à sauter bras en avant, plutôt que tête en premier.

Cela permet d'éviter plusieurs blessures :

On pense à l'accident tout bête du baigneur qui va taper la tête au fond de la piscine. En plongeant de biais, on évite les blessures du rachis.
Présenter les bras permet aussi de protéger la tête d'un choc avec le fond ou la planche mais aussi simplement avec la surface de l'eau. En effet, sur une grosse vague qui génère beaucoup de vitesse, le ressenti du surfeur qui plonge est parfois celui d'une eau dure à l'impact. Les bras, en pénétrant l'eau en premier, permettent d'éviter la sensation de "plat" de la tête : ce choc, peu agréable pour les cervicales, s'il intervient au niveau de l'oreille, peut occasionner une lésion du tympan.

Petite précision, mieux vaut présenter les bras groupés plutôt qu'écartés, afin d'éviter de placer les articulations des épaules dans des positions névralgiques (amplitudes extrêmes).

De là une seconde règle : ne pas regarder en bas. En effet, toute personne qui regarde "par terre" a tendance à se pencher et ainsi perdre son équilibre.

Au bord, attention à la marche


Lorsque le surfeur glisse jusqu'au rivage, il n'y a parfois plus qu'une dizaine de centimètres de profondeur. Il convient alors de quitter la planche avec précaution. En effet, le fond de l'eau n'est pas toujours plat et bien que cela arrive rarement, on peut se tordre une cheville. Plutôt qu'un saut jambes tendues, on préfèrera ne pas sauter trop haut et fléchir à l'atterrissage. Il est possible aussi de s'asseoir sur la planche et de se laisser glisser sur le côté.

Éviter aussi de se réceptionner sur la main lorsqu'il n'y a presque pas d'eau, on peut se faire mal, mieux vaut se laisser tomber sur le flanc. Mais là, on entre dans un autre domaine qui est celui de l'art de la chute.

Maîtriser les règles de base du take-off


Le débutant a parfois de mauvais réflexes, des gestes intuitifs mais peu appropriés : il se lève en tenant le bord de sa planche, regarde celle-ci dans l'espoir de placer le pied correctement, autant de défauts techniques qui l'empêchent de libérer la place nécessaire au passage du pied avant. Il arrive alors qu'il se torde les orteils. D'où l'intérêt d'apprendre avec un coach sportif compétent, nous avons vu dans un article précédent que les techniques les plus fantaisistes sont parfois enseignées.

Cela  rejoint la règle précédente : ne pas regarder vers le bas. En effet, ce mauvais réflexe va créer de la lenteur dans l'exécution du take-off et la planche va piquer en bas de vague avant que le surfeur n'ait eu le temps de poser ses pieds sur la planche. Or, il vaut mieux poser les pieds rapidement, la planche étant ainsi maintenue à distance respectable ; en cas de chute, il est plus difficile de se cogner à elle, on peut facilement sauter sur le côté. Alors qu'en restant allongé, agrippé, collé à elle, le surfeur subit la glisse, les risques de rencontre avec la planche sont supérieurs lorsque, inévitablement, elle enfourne en bas de vague.


Éviter de placer la planche entre la vague et le surfeur


C'est le classique à la Brice de Nice, la première vaguelette vous rabat la planche sur le nez alors qu'il eut suffi de la tenir sur le côté.

Mais cette règle vaut aussi bien pour soi que pour les autres. Le surfeur qui, passant la barre, laisse traîner ou s'échapper sa planche alors qu'un autre surfeur se trouve derrière lui peut facilement imaginer la suite des événements : la vague suivante va projeter sa planche sur l'autre surfeur.

A l'identique, le surfeur un peu plus aguerri prend garde, lorsqu'il exécute un virage en haut de vague, d'avoir suffisamment de vitesse pour ne pas tomber, la planche placée entre lui et la lèvre de la vague risquant alors de lui revenir dessus. Dans le tube, si la mousse tente de l'avaler, il prend appui sur ses pieds pour sauter loin de la planche, pour les mêmes raisons.


Sortir de l'eau en se protégeant la tête


Au sortir d'un plongeon, la planche, sans qu'il n'y puisse rien faire, peut se trouver entre la vague et le surfeur. Cela arrivera peut-être une fois sur mille, mais ça ne coûte rien de se protéger.
Le surfeur est encore sous l'eau, il remonte à la surface en présentant ses bras devant son visage, car il ignore où se trouve sa planche. En émergeant, le surfeur peut se cogner au dérives de la planche, ou se faire rabattre cette dernière par une vague, ou encore le leach en tension va lui ramener la planche un peu trop vite. Les bras vont arrêter la planche et éviter un choc au niveau de la tête qui eut pu avoir diverses conséquences : bleus et coupures, choc au niveau du cou.


La gestion du leach


Le leach doit être un peu plus long que la planche pour maintenir cette dernière assez loin du surfeur lorsqu'il émerge de l'eau. Utiliser un leach permet de ne pas perdre la planche en cas de chute et empêche que celle-ci n'aille percuter quelqu'un placé près du bord. 

Néanmoins, là encore, deux précautions : un cordon relie le leach à la planche, on évite d'aller coincer ses doigts dans cette corde qui risque, en s'entortillant lorsque la vague emporte la planche, de vous blesser.
Si le surfeur souhaite retenir sa planche, au passage d'une vague (mettons qu'un baigneur se trouve derrière lui), il attrape la bande de tissu qui enserre la base du leach.
Personne n'est derrière lui, la vague est trop puissante, il lâche le leach avant de ressentir une sensation de brûlure occasionnée par le frottement du tissu et pour éviter de trop solliciter l'articulation des épaules.

Cela rejoint cet autre conseil, on ne s'acharne pas à retenir sa planche si la vague est trop puissante, on risquerait de se faire mal pour rien, mieux vaut la laisser nous échapper. C'est pourquoi, on évite le plus possible de se retrouver à la queue leu leu avec d'autres surfeurs ou baigneurs. 

Respecter les règles de convivialité à l'eau


Bien souvent, le principal danger du surfeur, ce n'est pas l'élément en lui-même, mais plutôt les autres surfeurs. Il existe un ensemble de règles pour éviter que les surfeurs ne se blessent entre eux. Cliquez ici pour connaître ces règles de priorité et de convivialité. Ces règles permettent de passer la barre sans gêner les autres mais également d'éviter que plusieurs surfeurs ne se retrouvent sur la même vague, avec des risques de collision évidents.


Ne pas tourner le dos à l'adversaire


Le surfeur émerge de l'eau, qu'il soit tombé ou qu'il ait sauté de la planche, il cherche sa planche pour s'assurer qu'elle ne représente aucun danger mais il regarde également vers le large : ainsi, il anticipe sur les vagues qui roulent vers lui et sur la trajectoire des surfeurs glissant vers le rivage. 

Fatigué, le surfeur se laisse pousser jusqu'au bord et se repose sur le sable. Un surfeur qui flotte, allongé sur sa planche, dos aux vagues, se transforme en cible humaine. Il ne voit rien venir, vagues, surfeurs, il remet son destin entre les mains de Mama Nature, ce choix n'est peut-être pas judicieux. 

Plonge qui peut !


Lorsque la planche flotte entre la vague et soi, mieux vaut plonger que d'essayer de l'attraper en catastrophe, on aura ensuite le temps de la récupérer, en toute sécurité, puisqu'elle est reliée à la cheville par l'intermédiaire du leach.
Idem avec un surfeur qui nous fonce dessus. Si l'impact devient imminent, mieux vaut s'échapper sous l'eau.
Se retrouver au point d'impact d'une grosse vague rend parfois compliquée l'exécution du canard, un débutant aura alors tout intérêt à pousser la planche sur le côté et à plonger.


Voilà déjà quelques règles, relativement simples à appliquer, et qui permettent d'éviter la plupart des risques inhérents à la pratique du surf.

L'élément liquide est somme toute un milieu  assez peu accidentogène, en particulier pour le surfeur : ce dernier ne chute pas sur une surface dure, la planche est comme une bouée de secours et l'utilisation d'une combinaison néoprène lui permet de flotter.

lundi 26 août 2019

Le 5 pires techniques de take-off

Le surf est une discipline difficile à apprendre mais également à enseigner. Parce qu'elle se pratique dans un milieu naturel en constante transformation, qui plus est, aquatique. Or, tout le monde n'est pas à son aise dans l'eau ou câblé pour accepter la chute, qui constitue pourtant un passage obligé de l'apprentissage. Ainsi, au delà du défi physique de l'activité sportive, l'enseignant doit dépasser de nombreuses barrières mentales qui freinent la progression.

Le néophyte, s'il n'habite pas au bord de l'océan, découvre un univers complètement mystérieux, il lui est alors difficile de juger de la pertinence des conseils que lui prodiguent des moniteurs autoproclamés sur internet via des tutoriels, articles dans des magasines de renom ou sur la plage via une école de surf.

Le diplôme d'enseignement délivré par le ministère des sports français (BPJEPS et BEES) est certainement au monde celui qui demande le plus d'investissement en temps et possède le contenu le plus riche et pertinent. Il existe ensuite toute une (dé)graduation de certifications qui mettent sur toutes les plages du monde des moniteurs aux qualités très variables. 

Le pop-up, take-off ou redressement est un passage obligé de l'apprentissage et chaque moniteur enseigne sa propre technique. Il existe néanmoins quelques grands classiques, dont certains défient les lois de la physique et semblent destinés à creuser encore l'écart qui sépare le surfeur novice du surfeur excellent. Aussi, je vais présenter ici les avantages et désavantages de ces techniques, dont certaines carrément débiles, parviennent à faire illusion malgré tout.

Mais tout d'abord, visualisez le surfeur, allongé sur sa planche, les mains posées à plat sur la planche.

1. La technique du genou


La technique du genou considère que l'élève n'a pas les qualités physiques pour réaliser un redressement vif et dynamique, tel que le réalise le bon surfeur.
En portant le genou au milieu de la planche (posé ou glissé dans l'axe de la latte centrale de la board), l'élève soulage ses bras, passe par une étape intermédiaire rassurante avant de placer son pied avant entre ses mains. C'est du moins le plan.

Un redressement vif et dynamique, tel qu'enseigné à la Ki Surf School, va bien sûr occasionner, en début d'apprentissage, quelques erreurs de positionnement des pieds et chutes consécutives. Mais il crée les conditions nécessaires à l'exécution d'un mouvement fluide et en souplesse. Car la vague n'attend pas !

Or, le redressement avec le genou est tout sauf fluide : tout d'abord, il engage le bassin de face alors que le corps doit se positionner rapidement de côté. De plus, en multipliant les étapes intermédiaires (pose du genou, ensuite du pied avant, rotation du bassin pour trouver la position de côté), il saccade le mouvement, créant de l'instabilité là où un mouvement souple et dynamique eut permis de poser les deux pieds quasi-simultanément sur la planche.
Par ailleurs, à moins de vouloir faire du débutant un débutant éternel, ce redressement ne permet pas de se lever rapidement dans des vagues creuses et magnifiques, qui sont les vagues de vent off-shore que recherche tout surfeur accompli.




Toutefois, il est vrai que nombreux débutants ont du mal à "lâcher prise" et adoptent cette technique d'eux-même, intuitivement, parce que cet appui du genou rassure. Par la suite, il devient extrêmement difficile de se débarrasser de cette habitude.

2. La technique du pied avant posé en premier


Là encore, si le débutant pose le genou arrière ou si on lui dit de faire ainsi, c'est le pied avant qui va se poser en premier sur la planche. A moins d'être gymnaste olympique, le pied va toujours s'arrêter en deçà des mains, ces dernières bloquant le passage du pied (c'est ainsi que certains s'écrabouillent les orteils en essayant de passer le pied entre les bras).

Or le pied avant doit se poser légèrement au delà des mains pour mettre la moitié avant de la planche en contact avec la surface de l'eau, ce qui oblige le débutant une fois debout à déplacer ses pieds vers l'avant. Sans ce mouvement correctif, le poids du corps demeure sur l'arrière de la planche et cette dernière va rapidement couler au lieu de filer vers la plage. Un surfeur léger avec des qualités physiques va réussir à repositionner ses pieds avant d'avoir perdu toute vitesse mais ce ne sera pas le cas pour tout le monde.

3. La technique des orteils et du lever de fesses


Là, nous pénétrons dans le troisième cercle des Enfers de la technique du take-off.

Lorsque l'on observe au ralenti des vidéos de professionnels exécutant le take-off, on comprend mieux l'analogie avec le décollage d'un avion : on imagine le pilote qui tire sur le manche, le nez de l'avion qui pointe d'abord vers le ciel (le regard du surfeur), suivi progressivement par les roues avant (la poitrine du surfeur), puis le milieu de l'appareil (les hanches) et finalement les roues arrières.

La technique du pousser d'orteils suit le chemin inverse et présuppose que la planche soit gigantesque (en effet, même sur une 8', taille standard de la planche d'apprentissage, la plupart des élèves en position d'équilibre allongé ont les orteils qui dépassent l'arrière de la planche) : les orteils en appui sur la planche, le surfeur tend ses jambes et lève les fesses. A partir de là, deux méthodes sont enseignées, soit les pieds se posent en deux temps sur la planche, soit l'élève prend appui sur ses pieds pour exécuter un petit saut en avant.


Sur une planche à la stabilité hors norme, cette technique peut permettre à un surfeur léger et tonique de réussir à se lever. Pour quelqu'un de plus lent ou sur une planche d'apprentissage classique, exercer une pression sur l'arrière de la planche va enfoncer derechef l'arrière de la planche sous l'eau, cabrer l'avant et casser la glisse dès le départ. La take-off dynamique s'apparente plus à un mouvement de glissement du bassin qu'à un saut, même si, psychologiquement, le take-off en haut de vague donne le sentiment d'un saut dans le vide.

Le redressement dynamique reproduit le mouvement de yoga du serpent, lorsque le bassin glisse vers l'avant comme pour passer entre les bras. Au contraire, avec la technique des orteils, le débutant crispe le bas du corps. En levant les fesses, il porte son poids vers l'arrière quand son objectif eut été de le porter rapidement vers l'avant pour glisser debout jusqu'au bord.

Or, on observe que l'élève, en expérimentant dans l'eau, finit par développer sa propre technique qui n'a souvent rien à voir avec la technique absurde qu'on lui aura montré. Parfois d'ailleurs, on observe que le moniteur en situation de surf n'utilise jamais la technique qu'il enseigne à ses élèves jour après jour. Comme s'il existait une technique de take-off pour les bons et une technique de take-off pour les nuls.

4. Les mains sous les épaules


On voit et entend encore ce conseil : "posez vos mains sous les épaules". Non, les mains, si vous regardez les surfeurs professionnels, se posent le plus en arrière possible, au niveau de côtes, et donc plus bas que la poitrine. Ainsi placées près du centre de gravité du corps, il devient plus aisé et moins pénible de hisser le corps vers l'avant de la planche. Un effet balancier vient alléger le travail des muscles.



Des mains placées trop en l'avant vont avoir tendance, dans la poussée et selon le degré d'erreur : à couler le nez de la planche, à porter le poids du corps vers l'arrière, à occasionner de la fatigue autant musculaire qu'articulaire (tendinites) et à réduire la réussite dans l'exécution du take-off. Placées de manière asymétrique, elles vont également augmenter les risques de pathologies articulaires.

Car, avant même de se lever, il existe quelques pré-requis techniques : le corps doit être bien positionné allongé sur la planche pour qu'elle glisse à plat, les mains elles-aussi doivent être placées au bon endroit, de même que le regard tendu vers l'avant. Et bien sûr, il faut maîtriser la technique de la prise de mousse ou vague molle.

5. Le redressement en levrette


Cette technique n'est, à ma connaissance, enseignée par aucun éducateur sportif mais il est quasi-criminel de la laisser se perpétuer. Les moniteurs peu scrupuleux se disent ceci : du moment que l'élève se lève dans un mousse, peu importe la manière. Néanmoins, cette technique, en plus d'être inesthétique au possible, exécutée dans une vague creuse, aura des conséquences catastrophiques, le débutant va s’exploser en bas de vague à chacune de ses tentatives.

Cette mauvaise technique découle d'un défaut de positionnement des mains sur la planche, et qui n'aura pas été corrigé. Au lieu de positionner ses mains à plat près des côtes, l'élève pose les avants-bras sur la planche tout en s'agrippant sur ses bords. Ensuite, dans un même mouvement, il se hisse en avant en levant les fesses et repliant ses genoux, puis il pose tant bien que mal ses pieds.


C'est dans des vagues plus techniques que le débutant va découvrir les limites des mauvaises techniques qu'on lui a enseignées et qui visent un seul objectif : le débutant doit parvenir au plus vite à se redresser car c'est son but, peu importe s'il se lève comme une chèvre, car un client content est un client qui revient. De plus, en le maintenant dans son état de novice, on est bien certain qu'il n'atteindra pas l'autonomie nécessaire à une pratique du surf non encadrée.

Alors, quelle est la bonne technique de take-off, me direz-vous ? La réponse en situation d'apprentissage auprès de la Ki Surf School !


samedi 24 août 2019

Comment régresser en surf

Avec de bons conseils, des qualités athlétiques et de la persévérance, il est possible pour un débutant de progresser rapidement en surf.

Mais avec de la persévérance dans l'erreur, il est aussi très facile, au lieu d'apprendre, de bloquer sa progression, voire de régresser. Spécialement lorsque la pratique du surf est épisodique, quelques jours/mois ou semaines/an.

Voici donc un petit aperçu des erreurs classiques à éviter à tout prix, et qui souvent découlent d'une seule et même erreur :

 1. Brûler les étapes de l'apprentissage


Imaginez un novice de la guitare qui s'attaquerait d'emblée à du Django Reinhardt. Il ne sait pas tenir son manche de guitare, pincer les cordes, seule une intervention divine lui permettrait d'atteindre cet objectif. Il saura peut-être se convaincre qu'il joue du Django Reinhardt mais son entourage sera vraisemblablement d'un tout autre avis.
Le surfeur qui ne sait pas se positionner allongé sur sa planche, ne saura pas non plus placer ses pieds suffisamment loin sur la planche et coulera avant d'avoir pu commencer à glisser. 

2. Suivre ses copains bons surfeurs


Les copains surfeurs, parce qu'ils sont impatients d'aller au large se faire plaisir, leurs conseils se résument souvent à un laconique : "Voici ta planche, on se retrouve au fond". Évidemment, le débutant sort de l'eau frustré, lessivé, voire terrorisé, il a passé une heure à se faire brasser sans parvenir à passer la barre, écœuré, il y a une chance sur deux qu'il ne refasse plus jamais de surf de sa vie.

3. Croire que sans expérience et sans connaissance de l'océan, on peut se passer de conseils


Chaque spot de surf à ses spécificités et ses dangers, chaque moment de la journée sa marée, chaque journée ses aléas météorologiques. Prendre un cours de surf ou se renseigner est un gage de sécurité mais aussi un gain de temps. Surtout si l'on découvre l'océan depuis peu.

4. Penser que surfer signifie se mettre debout


Surfer signifie attraper une vague. La preuve, on surfe avec toutes sortes d'engin mais aussi simplement avec le corps, allongé sur l'eau. Le novice qui ne sait pas attraper une mousse ou une vague, coulera à chaque tentative pour se lever. C'est en effet l'énergie de la vague qui permet à la planche de flotter, pour peu qu'on possède la technique de la prise de vague (il ne suffit pas de s'allonger sur la planche et d'attendre).
Bien sûr, la pédagogie de la poussette lui donnera un temps l'illusion de savoir surfer mais ne lui apprendra pas à les bases du surf puisqu'il sera incapable de prendre une vague par ses propres moyens.

4. Croire que dans les vagues, on saura se mettre debout


En effet, les vagues sont rapidement trop grosses pour un débutant, surtout s'il ne maîtrise pas les bases : position allongée correcte, rame efficace, redressement rapide avec bonne position des pieds.

En plus de la difficulté technique, il faut attraper la vague au bon endroit et au bon moment afin qu'elle ne soit ni trop creuse (planche qui enfourne) ni trop plate. Plus les vagues sont grosses, plus la zone où elles sont susceptibles de casser s'élargit, plus il est difficile de se placer pour les attraper. Il faut couvrir une plus grande distance, cela nécessite une grande dépense physique et des vagues creuses ne pardonnent pas les erreurs de lecture des vagues (estimation de l'endroit où elles vont offrir la pente adéquate).

Par ailleurs, un novice peut réussir à attraper une vague mais s'il ne maîtrise pas son redressement, ses pieds se poseront généralement trop à l'arrière de la planche et celle-ci ne glissera guère que quelques mètres avant de couler.

5. Vouloir à tout prix passer la barre


Passer la barre est un exercice difficile et épuisant. Tandis que les mousses et les petites vagues du bord offrent au débutant un terrain de jeu propice à l'apprentissage. Or, il ressent parfois ces mousses qui le repoussent vers le rivage comme un obstacle à dépasser. Au lieu de s'entraîner en attrapant ces mousses, il va buter contre les vagues jusqu'à l'épuisement.

6. Prendre l'océan pour un terrain de tennis


Une mer calme offre des conditions parfaites pour l'apprentissage. Or chaque jour, et même chaque heure, l'océan change de forme, les vagues et le courant deviennent plus féroces, le vent tour à tour les façonne ou les déforme, la marée les adoucit ou les rend agressives.
La difficulté du surf tient évidemment dans cette nécessité de s'adapter à un milieu naturel extrêmement changeant.

7. Aller surfer sans tenir compte des horaires de marée et de la météo


Sur la côte landaise, les bancs de sable à marée haute sont presque toujours impropres à l'apprentissage du surf. Par temps calme, les vagues disparaissent ; et lorsque la mer devient plus forte, les vagues cassent au bord en shore break, ce qui devient dangereux, du moins pour des débutants.

Il s'agit d'un sport de nature, l'humain doit adapter ses horaires à la marée, au vent, à la houle.

8. Penser que moins la planche flotte, plus c'est facile


Cette théorie est un défi aux lois de la physique. Un débutant qui ne sait pas se lever sur une grande planche, donc extrêmement stable, aura encore plus de difficultés sur une planche deux fois plus courte. 

9. Aller dans l'école de surf qui propose les tarifs les plus bas


Il existe des diplômes plus ou moins qualitatifs qui permettent d'enseigner le surf contre rémunération, mais il existe également tout un panel d'écoles de surf. Entre l'école usine qui fait de l'abattage et envoie ses élèves comme on expédie de la volaille (voir vidéo ci-dessous) et celle à taille humaine qui prend le temps d'enseigner véritablement, il existe parfois un gouffre.

Trouver le moniteur de surf pas cher, peu ou pas diplômé constitue un bon moyen de rester nul très longtemps. Les tutoriels d'apprentissage sur Youtube semblent d'ailleurs conspirer pour creuser l'écart qui sépare le débutant du surfeur autonome.


Le débutant n'est pas toujours réceptif aux conseils bien intentionnés de ses amis surfeurs ou moniteurs de surf, qui peuvent être d'excellents guides sur la voie de l'apprentissage. Il se montre parfois trop pressé ou excité, il brûle les étapes. Aussi était-il nécessaire d'expliquer, de manière approfondie, les petits secrets qui permettent de ne pas apprendre à surfer. Afin d'apprendre à surfer.




dimanche 14 juillet 2019

Bambi surfing stance


Qu'est-ce que le bambi stance, la posture à la bambi ? Visualisez bambi faisant ses premiers pas, les jambes frêles, genoux en dedans, cela rappelle un peu la posture de base du surfeur, les genoux rentrés, spécialement le genou de la jambe arrière.





 Bon, d'accord, ce n'est pas exactement ça mais tout de même : le corps du surfeur vient constamment chercher à se positionner à l'aplomb de la jambe avant, afin de mettre la partie avant de sa planche en contact avec la surface de l'eau pour générer de la vitesse.

Cela lui permet également d'engager la planche dans la pente de la vague afin d'utiliser l'énergie suscitée par l'attraction terrestre : un corps qui tombe subit une accélération importante.

La jambe arrière pliée vers l'avant permet à la fois de transférer un maximum de poids sur la jambe avant et d'exercer des pressions sur l'appui arrière tout en gardant le corps groupé sur la jambe de devant. Le virage en haut de vague avec dérapage de l'arrière de la planche est une parfaite illustration de ce principe : la jambe arrière se tend mais le corps reste groupé sur la jambe avant.


Il serait intéressant de mesurer, sur une vague, le temps que passe le surfeur sur son appui avant : presque tout son temps de glisse le voit penché vers l'avant, car le corps déporté sur l'arrière de la planche a tendance à cabrer la planche et à lui faire perdre toute sa vitesse.

La forme de la voute plantaire implique que le genou avant soit lui aussi légèrement orienté en dedans pour que toute la surface du pied reste en contact avec la planche (qualité de l'appui), forcer sur la face externe du pied en dépassant l'aplomb de la cheville aurait plutôt tendance à fragiliser les articulations et à réduite la surface en contact avec la planche.
Par ailleurs, ce genou très légèrement en dedans va permettre également de transférer le poids vers l'arrière dans quelques cas particuliers : par exemple en bas de vague pour éviter de planter le nez à l'issue d'une manœuvre trop radicale,  pour freiner brutalement afin de se caler dans le tube, ou encore pour poser les orteils à l'avant de la planche sans enfourner.

Toutefois, et il faut insister sur ce point, le surfeur recherche constamment la prise de vitesse sur son appui avant, il est donc vraisemblable que le ratio de poids avant-arrière soit de 70/30 en moyenne. La pression sur le pied arrière est réduite au temps très court de la phase de pivot puisqu'un surfeur performant va chercher aussitôt à se remettre sur l'appui avant pour conserver sa vitesse.

Il faut nuancer cette analyse à propos du longboarder : du fait de la grande portance de sa planche, ce dernier va passer plus de temps qu'un shortboarder sur son appui arrière, aussi bien dans les marchers vers l'avant de la planche que dans les phases de pivot.


Mais les genoux rentrés ont un autre effet positif pour le surfeur dans sa phase d'apprentissage puisqu'ils lui permettent plus facilement de conserver les deux pieds parallèles : pieds en canard et genoux écartés vont nuire à la qualité des appuis, réduire l'équilibre et la mobilité du surfeur.

Le genou arrière rentré permet également d'augmenter le rayon de rotation du haut du corps dans le virage backside, il suffit de faire le test genoux rentrés ou genoux écartés, la différence est flagrante.

Le seul inconvénient du genou arrière rentré, c'est qu'il a tendance a créer une fatigue au niveau des ligaments internes, d'où la nécessité de bien s'échauffer, de s'étirer et de pratiquer des activités sportives complémentaires en vue de consolider les muscles garants de l'intégrité des articulations : le tai chi chuan, de style Chen, en prêtant une attention particulière aux amplitudes articulaires et aux postures permet de renforcer le corps et de le prémunir contre les accidents.

A la Ki Surf School, le bambi stance est juste une astuce de coach sportif pour aider les élèves à reproduire la posture de base du surfeur debout sur sa planche. D'ailleurs, dans les Landes, les surfeurs aux cheveux longs sont désignés par les rugbymen sous le sobriquet de chevreuils.

vendredi 14 septembre 2018

Trim Line

Lexique surf : la Trim Line

 



Il s'agit d'une ligne imaginaire dans la face de la vague qui correspond à la trajectoire idéale du surfer voulant exploiter le potentiel cinétique de la vague : cet endroit placé sous la lèvre au niveau du tiers supérieur de la vague lui permet de conserver un maximum de vitesse, sans besoin d'avoir d'autre action motrice qu'un minimum de poids sur la jambe avant. C'est le point de la vague qui offre le plus de vélocité.

C'est la trajectoire du surfer dans le tube ou encore celle du longboarder placé sur l'avant de sa planche (hang five). C'est autour de cette ligne invisible que le surfer va constamment évoluer en exécutant des descentes et des remontées dans le creux de la vague.

Ainsi, un surfeur qui reste dans le tiers inférieur de la vague finira invariablement par ralentir et se laisser rattraper par le déferlement, perdant ainsi la vague. Sauf s'il s'agit d'une manœuvre de freinage volontaire pour se placer dans le tube.


samedi 1 septembre 2018

Poussette or not poussette

De l'usage de la "poussette" dans l'apprentissage du surf

Il y a bien longtemps, alors que je voyageais en Nouvelle-Zélande, je donnai quelques leçons pour une école de surf de Gisborne. Les cours se déroulaient de cette façon : on remettait à chaque débutant un pain de wax, pour qu'il en tartine sa planche. Ensuite, le cours était ponctué des encouragements quasi-extatiques de Franck - "wonderfull, soo beautifull, hoaouuu" - et il ne me semblait pas qu'il y eut grande variété de conseils entre ces deux moments clef, mais bon, il est vrai que je ne maîtrisais en ce temps pas très bien l'anglais.

Un jour, un autre professeur nous assista et j'eus la charge d'un de ses anciens élèves, un jeune garçon capable de réaliser des take-off rapides et de conserver son équilibre fort dignement ... mais incapable de prendre une vague ! Pourquoi ? A force, depuis ses débuts, d'être poussé sur chaque vague, séance après séance, il était incapable par ses propres moyens d'en attraper une seule, je me retrouvai donc en face d'une chose à peine moins inerte qu'un bois flotté, comme privée de bras. J'étais pour le moins incrédule ! C'est ainsi que je découvris pour la première fois les effets pervers de la "poussette".

La poussette est pourtant un outil pédagogique intéressant : il s'agit de pousser le surfeur dans la vague, ce dernier n'a besoin ni de ramer ni de lire la vague, il lui suffit alors de se lever. Cette méthode est bien sûr très utile, en particulier avec les enfants, mais aussi avec les adultes débutants, pour les mettre en situation de réussite immédiate.

Néanmoins, la poussette est, selon moi, à utiliser avec parcimonie. En effet, elle ne doit pas se substituer à l'apprentissage de la rame, du timing avec la vague, de la lecture de l'océan. Sinon, le débutant restera toujours débutant et ne possèdera aucune autonomie. Il est quand même beaucoup plus gratifiant, au bout d'un certain temps de pratique, d'attraper une vague tout seul que d'être tout le temps assisté.

Rappelons que "surfer" signifie "glisser sur une vague" et que dans la chronologie de l'apprentissage,  la prise de vague vient avant l'acquisition du take-off. Les poissons, les nageurs et même certains volatiles attrapent des vagues, alors un surfeur qui ne rame pas, no way !!



vendredi 31 août 2018

Take-off

Lexique surf : le take-off




Le débutant a tendance à penser que le take-off est la première technique qu'il lui faudra apprendre. En effet, surfer consiste à longer la vague, debout sur sa planche, le surfeur doit donc réussir à passer de la position allongée à la position debout, pieds sur la planche. Le take-off est ce moment, relativement court, du redressement du surfeur sur sa planche.

Toutefois, pour pouvoir réaliser son take-off, le débutant a besoin de quelques notions élémentaires de glisse : en effet, le but du surfeur est initialement d'attraper une vague pour se faire porter vers le rivage. Il n'est pas nécessaire pour cela d'être debout, le bodysurfeur glisse avec comme support son propre corps, le bodyboardeur reste le plus souvent allongé et dans de nombreux pays, les pêcheurs sur leurs embarcations utilisent les vagues pour rentrer au port, il existe donc différentes formes de surf.

Généralement, le débutant apprend à glisser allongé, équilibré sur sa planche, dans la mousse ou des vagues très peu pentues, avant de se mettre debout. Progressivement, il va s'attaquer aux vagues. Le take-off en haut de vague est bien sûr beaucoup plus technique, pour plusieurs raisons :

  • Contrairement à la mousse qui roule uniformément vers le rivage, la vague doit être prise au bon moment au bon endroit. Or, sauf piscine à vague, chaque vague déferle à un endroit différent, selon sa taille, sa vitesse de propagation, son orientation, les variations de la marée et le surfeur doit alors adapter son rythme de rame à celui de la vague pour s'engager dans la pente de la vague. Trop près du bord, trop en avance, c'est le wipe-out, le surfer chute dans le vide car la vague est devenue trop creuse et il pique du nez avant d'avoir pu réaliser son take-off. S'il se met en mouvement trop tard, manque de vitesse et qu'il essaie de se lever trop tôt, alors que la vague n'est pas suffisamment pentue,  il coule et voit la vague continuer sans lui vers le bord.
  • Ainsi, le placement et le timing sont essentiels pour réussir un take-off, mais également sa rapidité d'exécution : take-off tardif en bas de vague, le nez de la planche plonge sous l'eau, c'est la chute. Plus la vague est creuse, plus la planche arrive vite au bas de la vague, ce qui impose au surfeur un redressement rapide et dynamique.
  • La qualité des appuis est essentielle également dans la réussite du take-off : en effet, des pieds placés trop en arrière vont occasionner un déséquilibre propice à chuter vers l'arrière, de même qu'un freinage de la planche qui va dangereusement rester bloquée en sommet de vague. Mais il ne suffit pas de poser ses pieds correctement sur sa planche, encore faut-il plier les jambes pour que la planche puisse dévaler la pente. Pour longer la vague, le surfeur cherche effectivement à s'éloigner du déferlement et de la zone d'impact initiale de la vague avec la surface de l'eau.
Brûler les étapes de l'apprentissage (technique et lecture de l'océan), conduit généralement à l'échec dans la réalisation du take-off, cette figure n'étant pas l'étape la plus évidente de l'apprentissage. Aussi, je ne saurais que fortement conseiller de prendre quelques cours de surf pour acquérir certaines bases, sans lesquelles il est impossible de réaliser un take-off, qui emprunte au vocabulaire de l'aviation et signifie initialement : décollage. Car il s'agit bien d'un décollage dans la vague et au delà, vers les sensations incroyables que chacune des étapes de l'apprentissage du surf vont procurer.

mercredi 29 août 2018

Bocal

Lexique surf : le Bocal 


Le Bocal est une contraction de l'expression "local du bac à sable".

On distingue le "bocal" du "local" du spot.

Le local n'attend rien d'autre des non locaux qu'une certaine forme de respect, concernant les règles de priorité et de convivialité du surf. Les véritables locaux ne perdent pas leur temps à le crier sur tous les toits, cela aurait quelque chose d'un peu futile, ils considèrent sans doute que dans la vie, il y a des choses plus importantes. Ce serait comme de passer sa journée à déclarer - "Maman, merci de m'avoir pondu près du spot", ou encore "Papa, merci d'avoir déménagé à la plage" - ce qui n'est, somme toute, pas très viril.

Le "bocal" est un individu qui vibre d'être local, bien que ce statut soit souvent contestable, et qui revendique en tant que tel des droits sur un spot de surf. Bien sûr, pour contrebalancer, il faudrait des devoirs : pédagogie à l'égard des comportements dangereux, instruction des plus jeunes aux dangers de l'océan, assistance à personnes en danger, etc. Malheureusement, cet altruisme est souvent tellement égocentré qu'il dérive en vociférations sur le surfeur inconnu, revendication de la priorité sur toutes les vagues, manifestations d'agressivité, jalousie à l'égard de ceux qui vivent de l'activité surf et enseignement aux plus jeunes d'une forme de chauvinisme et d'un mépris des surfeurs considérés comme non locaux.

En outre, le bocal renvoie aux bocaux de confiture de mamie, il y a là l'évocation du redneck australien, qui pourrait se traduire par "crétin de l'arrière pays". Le bocal est également le réceptacle de toutes les fermentations, ces petites frustrations du quotidien qui trouvent leur exutoire dans le rejet de l'autre, la volonté de se créer une identité de surfeur du cru dépositaire du statut de local, tel le bernacle accroché à son rocher.

Souvent, le bocal s'accommode très bien de certaines contradictions : par exemple, il se déclare dépositaire d'une pureté issue d'un prétendu âge d'or du surf, rejette les apports économiques du développement du surf et de son corolaire, le tourisme, mais dans un même temps, il n'hésite pas à se lancer à corps perdu dans le business du surf si l'occasion se présente à lui ! Ou à devenir touriste à son tour en voyageant à l'étranger, notamment par le biais de ces boat trips qui promettent des vagues parfaites sans contact avec l'autochtone.

En effet, les gourous ne sont pas légion qui ne succombent eux aussi aux attraits de la société de consommation. Ainsi, le bocal consomme des vagues qu'il entend vainement garder pour lui seul.

Le bocal a quand même une utilité : en effet, certains caractères ne sont capables de civilité que s'ils ressentent la peur du bâton. Aussi, le hot local, même s'il n'est qu'un mythe, sert du moins à tempérer certains comportements irrespectueux et sans gène.

C'est comme avec les moustiques, on a tendance de prime à bord à les considérer comme nuisibles, alors qu'ils participent d'un équilibre de l'écosystème. Bon, je n'ai encore jamais vu un poisson gober un bocal, mais les bienfaits doivent se situer à un tout autre niveau.

Il existe aussi des variations dans le localisme : on distingue en effet le hot local sur un spot dangereux et mythique tel que Pipeline, du local qui jouerait les shérifs sur un beach break français inoffensif, donnant alors tout son sens à l'expression de "local du bac à sable".




lundi 27 août 2018

Wipe-out

Lexique surf : le wipe-out

 

Qu'est-ce qu'un wipe-out en surf ?

Faire un wipe-out a comme équivalent les expressions suivantes, en langue française :

"Se tôler, prendre une boîte, bouffer"... Toutefois, cela désigne le plus souvent une chute au moment très particulier de la prise de vague, celui du take-off, lorsque le surfeur se met debout. Instant fragile qui se solde par une chute ou par une prise de vague, selon le niveau du surfeur et la difficulté des vagues.

La zone où la vague se brise en premier est la zone qui concentre le plus d'énergie. C'est également l'endroit où le surfeur qui veut exploiter la vague au maximum de ses potentialités va démarrer. Il va alors sans dire que s'il rate son départ et chute en bas de vague, il expérimentera derechef une version grandeur nature de la machine à laver.

Dans des vagues de taille moyenne, ces chutes sont de peu de conséquence et le surfeur s'y accoutume très vite, comme un passage obligé de l'apprentissage. Il émerge de l'eau et recommence, tel le labrador s'ébroue en sortant de l'eau. Une personne à l'aise dans l'élément aquatique peut même trouver un certain amusement à se faire promener dans l'eau en tous sens. Le surfeur préfère néanmoins longer la vague, c'est tout de même son objectif.

C'est dans des vagues fortes que le wipe-out prend tout son sens : la vitesse fait que la surface de l'eau devient dure à l'impact et la puissance de la vague se joue alors du surfeur comme d'un pantin avant de le recracher quelques mètres plus loin. Toutefois, le surfeur qui garde son calme émerge de l'eau au bout de quelques secondes, sans s'être fatigué outre mesure. Le wipe-out secoue parfois un peu mais il est généralement sans conséquences, sauf rencontre avec le fond de l'eau sur des vagues de bord ou certains récifs affleurants.

Dans les vagues hors-norme de type "surf de gros", telles que Nazaret, le wipe-out devient en outre un évènement accidentel dont les conséquences peuvent être funestes, puisque ce sont là des tonnes d'eau qui s'écrasent sur le surfeur.

Ainsi, il existe les petits wipe-out, dont on s'amuse le soir au coin du feu, car ils sont anodins ; et les gros wipe-out des surfeurs experts, lorsque ces derniers repoussant leurs limites se confrontent à des éléments déchaînés.

Le wipe-out n'est généralement pas volontaire. Voici quelques types de wipe-out :

Un late take-off peut se solder par un wipe-out lorsque le surfeur, en retard sur le déferlement de la vague, celle-ci étant alors devenue trop creuse, tombe dans le vide et enfourne l'avant de sa planche dans l'eau lorsqu'il atteint le bas de la vague, ce qui occasionne une chute instantanée. Un surfeur expert pourra néanmoins se sortir de cette phase critique avec panache.

Parfois, le retard du surfeur et la puissance de la vague sont tels que la lèvre de la vague le propulse dans le vide, occasionnant une chute encore plus percutante que pour le late take-off. En effet, le surfeur atteint alors la surface de l'eau en même temps que la lèvre de la vague, celle-ci concentrant toute sa puissance en ce point précis.

On parle aussi de wipe-out lorsque le surfeur est frappé par la lèvre de la vague alors qu'il est en train de la longer. Si les accidents sont somme toute assez rares, les wipe out ont un caractère spectaculaire dans les grosses vagues, en témoignent les nombreuses vidéos et compilations de ces crashs aquatiques !



Conseils pour la sécurité du pratiquant :


Comme dans les autres sports, il y a des manières de chuter sans se faire mal : le surf est moins accidentogène que le skateboard car on se fait évidemment moins mal en tombant dans l'eau que sur du béton.

Toutefois, la vague traverse des zones du banc de sable ou du récif, à hauteurs d'eau variables. Le surfeur ne plonge donc jamais à la verticale, tête en bas, pour ne pas heurter le fond ; son angle de pénétration dans l'eau n'est pas trop aigu. Par ailleurs, les bras entrent dans l'eau en premier, ce qui protège la tête, les cervicales mais également les tympans (en effet, un plat de l'oreille à la surface de l'eau, par grande vitesse, peut endommager les tympans).

Le surfeur évite d'arriver en bas de vague accroché à sa planche, ce qui lui évitera de basculer pieds par dessus tête. La chute sera moins violente avec les pieds déjà posés sur la planche, et ce faisant, il minimisera les risques de rencontre avec celle-ci.

Dans la machine à laver, se mettre en boule et se relâcher, plutôt que se contracter. Aucun risque de se noyer dans des vagues de taille standard, le temps passé sous l'eau est extrêmement court, la flottabilité de la combinaison et de la planche font que le surfeur remonte tout seul à la surface de l'eau. Il va sans dire que le débutant doit repousser ses limites graduellement, surtout s'il manque de condition physique et qu'un moniteur de surf pédagogue lui permettra de ne pas brûler les étapes. Mais seul le surf de gros nécessite de véritables capacités d'apnéiste et des qualités d'athlète.




samedi 4 août 2018

Choisir sa planche en mousse

Pour équiper mon école de surf, la Ki Surf School, sont passées entre mes mains au fil du temps de nombreuses planches en mousse, de marques différentes et de qualités variables.

Le débutant en école de surf a longtemps été considéré comme un individu qui, parce qu'il est en phase d'apprentissage, aurait besoin d'une planche sûre (en mousse pour ne pas se faire mal), flottante (pour faciliter l'apprentissage) mais pas nécessairement très performante. 

A présent que l'usage des foam boards tend à se démocratiser et que le nombre de fournisseurs de planches en mousse s'est multiplié, la qualité de ces planches éducatives s'est grandement améliorée. Pour le bonheur des coachs de surf et de leurs élèves. Néanmoins, on trouve encore sur le marché quelques aberrations en terme d'optimisation de la glisse et de manœuvrabilité.

 La Foam Board parfaite


Il n'y a pas à tergiverser, pour débuter le surf, une planche en mousse présente de nombreux avantages. Le premier étant bien sûr lié à la sécurité : en effet, avec un revêtement en mousse et des dérives molles, les risques d'accident deviennent quasi nuls. Ainsi, le débutant évolue sans la peur constante de blesser un autre surfeur ou lui-même.

Par ailleurs, si une planche en mousse ne peut atteindre le niveau de performance d'une planche en résine haut de gamme, on trouve désormais des foam boards de très bonne qualité. Et les disparités techniques entre planche molle et planche dure tendent à s'estomper.

A l'image d'une planche dure en résine, la planche en mousse performante combine légèreté et solidité. Il va falloir ici trouver le bon compromis car la planche légère comme une plume est souvent fragile, à l'image des planches des surfeurs pro, destinées à un usage éphémère le temps de quelques compétitions.

Les planches en mousse les plus résistantes sur le marché, ont généralement deux lattes en bois qui consolident le pain de mousse. En outre, elles sont entoilées avec de la fibre de verre imprégnée de résine, comme n'importe quelle planche de surf. La mousse vient recouvrir l'ensemble pour apporter l'élément sécurité. Si le pain de mousse a la forme adéquate, on a entre les mains la planche idéale pour progresser. Par ailleurs, certaines planches sont équipées de renforts, en mousse plus dense, aux extrémités et sur les côtés de la planche, là où celle-ci s'abîme le plus fréquemment. Les planches 7'oceans sont ainsi pensées pour offrir une qualité de glisse et de sécurité optimums.

D'autres marques de foam boards offrent aussi l'avantage de pouvoir équiper la planche, grâce au système FCS, de dérives plus performantes que les dérives habituellement proposées par les concepteurs de planches en mousse : Catchsurf, qui pour faire sa promotion, met en scène des surfeurs professionnels exécutant des figures radicales avec des planches en mousse équipées de dérives rigides. Il est vrai qu'un excellent surfeur réussirait à surfer n'importe quelle planche, à tester pour se faire une idée.


A la Ki Surf School, nous cherchons perpétuellement les meilleures planches en mousse sur le marché ainsi que les nouveautés technologiques car nous considérons que le débutant mérite lui aussi un matériel performant.

Faire la différence entre une bonne et une mauvaise planche


La "babouch board" 


Cette planche a été conçue pour éviter d'enfourner le nez de la planche au take-off dans une vague creuse. Le débutant qui rame sur une vague non déferlée, s'il ne se lève pas assez vite, voit le nez de sa planche piquer du nez en bas de vague. Cela fait partie de l'apprentissage : pour réussir à se redresser sans piquer du nez, il faut savoir ramer efficacement, être capable de lire les vagues afin d'arriver au bon endroit au bon moment, puis se lever de manière dynamique en haut de vague.

Une "babouch board" a le nez de la planche tellement relevé qu'il est certes plus difficile d'enfourner qu'avec une planche à la courbure plus modérée mais la planche devient alors un véritable veau de mer : le débutant peine à prendre de la vitesse car la planche pousse de l'eau, il gaspille de l'énergie pour ne réussir à entrer que tardivement dans la vague alors que celle-ci est devenue trop creuse. Il finit donc également par enfourner le nez de la planche.

Une bonne planche, rapide et facile à la rame, est relativement plate. Une planche avec trop de rocker (bananée) est comme un boulet attaché à la patte du débutant.

La planche trop plate


Parfois, dans l'usine chinoise où la planche est fabriquée, une petite erreur se produit : les pains de mousse préformés avec une courbure dans le sens de la longueur (rocker) sont introduites à l'envers dans la machine à presser et ressortent donc avec une courbure très contrariée, quasiment inversée. Ce fournisseur va vendre ces planches comme si de rien n'était, c'est vous qui allez payer l'erreur commise en amont. Par délicatesse, nous ne citerons aucun nom.

Or, une planche qui manque de lift à l'avant (le nez de la planche remonte légèrement) ne pardonne aucun erreur et risque planter en bas de vague. Dans la mousse, ça passe, dans les vagues, c'est plus délicat.

Également, si vous achetez une planche d'occasion : si cette dernière a été stockée à plat, au fil du temps par le simple effet de la gravité, il est possible qu'elle soit devenue plate comme une crêpe, auquel cas, elle sera insurfable.

La planche d'occasion pliée


Une planche pliée, qu'elle soit en mousse ou bien entoilée avec de la résine, est une planche en sursis. Elle ne va pas tarder à casser en deux. Si on vous la donne ou vous la loue, accompagnez la dans ses derniers instants en lui offrant une glisse ultime.
Si vous la louez toutefois, indiquez sur le contrat de location qu'elle est déjà pliée. On connait des loueurs malhonnêtes (heureusement, ils ne sont pas légion) qui ont exigé du client qu'il rembourse une planche qui était déjà à deux doigts de casser.

Trop light pour être honnête


Une planche légère est une planche plus maniable et donc plus performante. Toutefois, excessivement légère, il serait prudent de vérifier sa composition : si elle n'est pas entoilée, que le pain de mousse n'est tenu que par une seule latte en bois et que seul l'enrobage de mousse lui sert de glaçage, elle résistera mal à un usage intensif et risquera de plier dans des vagues un peu fortes.

C'est pareil avec les planches des surfeurs pro, ce sont des planches "jetables", destinées à un usage éphémère car on a privilégié la légèreté au détriment de la solidité.

La planche qui buvait de l'eau


Certaines planches en mousse prennent l'eau au niveau des inserts de dérive, qui ne sont pas étanches. Ainsi, au bout de quelques sessions, la planche neuve pèse comme si elle avait fait la guerre du Viet Nam. Or, une planche lourde a plus d'inertie, tourne moins facilement et a un effet moins agréable quand elle vous retombe sur la tête.

De plus, la latte imbibée d'eau fragilise le pain de mousse qui, à l'usage, va finir par casser en deux.

La planche shapée à la hache


En réalité, une bonne planche en mousse a les mêmes propriétés qu'une bonne planche en résine. Il y a des shapes qui fonctionnent et d'autres non. Par ailleurs, la planche doit être adapté au gabarit et au niveau du surfeur, ainsi qu'aux qualités de vagues qu'il se destine à surfer.

Les planches hybrides essaient de concilier les propriétés du mini-malibu avec l'apparence du shortboard pour un effet généralement catastrophique en terme de glisse (vitesse et manœuvrabilité). Les planches faciles à surfer sont relativement plates, de forme arrondie et non effilées, avec des rails assez doux pour faciliter les passages d'un rail sur l'autre.

Beaucoup de planches en mousse ont en outre le tail (arrière) trop épais et sans bords de fuite, et dérapent au bottom turn lorsque un surfeur un peu confirmé exerce sa poussée en bas de vague.

D'autres planches au contraire ont le rail tellement pincé qu'il a tendance à planter dans l'eau lorsque la vague est molle, occasionnant perte de vitesse et chutes.

La planche aux dérives en spaghetti


Pour des raisons de sécurité, les dérives des planches en mousse sont en plastique mou, à bords arrondis, et sont parfaites pour l'usage qu'en ont des surfeurs dans leurs premières années d'apprentissage.

Par contre, un surfeur de niveau avancé exerce des poussées importantes sur ses appuis, surfe des vagues plus grosses et verticales et pour ce dernier, il sera intéressant de surfer des dérives plus rigides.

La plupart des planches en mousse sont équipées de dérives à fixation à vis. Certaines planches en mousse toutefois sont équipées d'un système de type FCS permettant de recevoir tous types de dérives, molles aussi bien que dures.

Or, une dérive, si elle ne doit pas trop se déformer, n'a nullement besoin pour autant d'avoir des bords tranchants pour être performante. Ainsi, la dérive FYN est une dérive dure à bords souples, elle combine les avantages des dérives performantes et des dérives molles, en éliminant les risques de coupures.

Une marque dont je ne citerai pas le nom produit des dérives molles aux bords très effilés, ce qui à mon sens, est une aberration en terme de performance comme de sécurité.

La planche aux dérives naines


Répondant à la demande de quelques grosses écoles de surf désireuses de stocker le plus de planches possibles dans un espace donné, sont apparues il y a quelques années les dérives naines : effectivement, une planche équipée de mini dérives prend moins de place.
Par contre, passé la toute première phase d'apprentissage, une dérive trop petite induit un manque de stabilité et de tenue de la planche, ce qui est une aberration en terme de performance. Le débutant est en droit d'attendre de sa planche qu'elle soit dotée de dérives de dimensions standards pour faciliter son apprentissage.

Hard board et foam board : même combat


Ce n'est pas parce qu'une planche est enrobée d'un revêtement rigide, de résine polyester ou époxy ou plastique dur, qu'elle sera fantastique. En effet, les prix et qualités sont fort variables, dans la qualité des matériaux et de la conception, dans la diversité des formes (le shaper sculpte la planche).

Le shape de la planche croise divers paramètres : longueur, largeur et épaisseur de la planche, répartition des volumes de l'arrière jusqu'à l'avant de la planche. Rocker (courbure dans le sens de la longueur) et concave/convexe (courbure dans la largeur). Pincement ou arrondi des rails (bords de la planche). Forme du tail (arrière de la planche).

Même si désormais les pains de mousse sont taillés par des machines, ce sont à l'origine d'authentiques êtres humains qui ont réalisé les modèles dont les côtes sont à présent rentrées dans l'ordinateur du shaper mécanique. La qualité du glaçage (entoilage de la planche pour rendre le pains de mousse étanche et résistant), encore réalisé par un shaper, va conditionner le poids et la solidité de la planche.

Aussi, le surfeur a besoin, moins d'une belle planche que d'une planche qui marche bien et qui soit adaptée à son niveau, à son gabarit et à sa condition physique !