Lexique surf : le wipe-out
Qu'est-ce qu'un wipe-out en surf ?
Faire un wipe-out a comme équivalent les expressions suivantes, en langue française :"Se tôler, prendre une boîte, bouffer"... Toutefois, cela désigne le plus souvent une chute au moment très particulier de la prise de vague, celui du take-off, lorsque le surfeur se met debout. Instant fragile qui se solde par une chute ou par une prise de vague, selon le niveau du surfeur et la difficulté des vagues.
La zone où la vague se brise en premier est la zone qui concentre le plus d'énergie. C'est également l'endroit où le surfeur qui veut exploiter la vague au maximum de ses potentialités va démarrer. Il va alors sans dire que s'il rate son départ et chute en bas de vague, il expérimentera derechef une version grandeur nature de la machine à laver.
Dans des vagues de taille moyenne, ces chutes sont de peu de conséquence et le surfeur s'y accoutume très vite, comme un passage obligé de l'apprentissage. Il émerge de l'eau et recommence, tel le labrador s'ébroue en sortant de l'eau. Une personne à l'aise dans l'élément aquatique peut même trouver un certain amusement à se faire promener dans l'eau en tous sens. Le surfeur préfère néanmoins longer la vague, c'est tout de même son objectif.
C'est dans des vagues fortes que le wipe-out prend tout son sens : la vitesse fait que la surface de l'eau devient dure à l'impact et la puissance de la vague se joue alors du surfeur comme d'un pantin avant de le recracher quelques mètres plus loin. Toutefois, le surfeur qui garde son calme émerge de l'eau au bout de quelques secondes, sans s'être fatigué outre mesure. Le wipe-out secoue parfois un peu mais il est généralement sans conséquences, sauf rencontre avec le fond de l'eau sur des vagues de bord ou certains récifs affleurants.
Dans les vagues hors-norme de type "surf de gros", telles que Nazaret, le wipe-out devient en outre un évènement accidentel dont les conséquences peuvent être funestes, puisque ce sont là des tonnes d'eau qui s'écrasent sur le surfeur.
Ainsi, il existe les petits wipe-out, dont on s'amuse le soir au coin du feu, car ils sont anodins ; et les gros wipe-out des surfeurs experts, lorsque ces derniers repoussant leurs limites se confrontent à des éléments déchaînés.
Le wipe-out n'est généralement pas volontaire. Voici quelques types de wipe-out :
Un late take-off peut se solder par un wipe-out lorsque le surfeur, en retard sur le déferlement de la vague, celle-ci étant alors devenue trop creuse, tombe dans le vide et enfourne l'avant de sa planche dans l'eau lorsqu'il atteint le bas de la vague, ce qui occasionne une chute instantanée. Un surfeur expert pourra néanmoins se sortir de cette phase critique avec panache.
Parfois, le retard du surfeur et la puissance de la vague sont tels que la lèvre de la vague le propulse dans le vide, occasionnant une chute encore plus percutante que pour le late take-off. En effet, le surfeur atteint alors la surface de l'eau en même temps que la lèvre de la vague, celle-ci concentrant toute sa puissance en ce point précis.
On parle aussi de wipe-out lorsque le surfeur est frappé par la lèvre de la vague alors qu'il est en train de la longer. Si les accidents sont somme toute assez rares, les wipe out ont un caractère spectaculaire dans les grosses vagues, en témoignent les nombreuses vidéos et compilations de ces crashs aquatiques !
Conseils pour la sécurité du pratiquant :
Comme dans les autres sports, il y a des manières de chuter sans se faire mal : le surf est moins accidentogène que le skateboard car on se fait évidemment moins mal en tombant dans l'eau que sur du béton.
Toutefois, la vague traverse des zones du banc de sable ou du récif, à hauteurs d'eau variables. Le surfeur ne plonge donc jamais à la verticale, tête en bas, pour ne pas heurter le fond ; son angle de pénétration dans l'eau n'est pas trop aigu. Par ailleurs, les bras entrent dans l'eau en premier, ce qui protège la tête, les cervicales mais également les tympans (en effet, un plat de l'oreille à la surface de l'eau, par grande vitesse, peut endommager les tympans).
Le surfeur évite d'arriver en bas de vague accroché à sa planche, ce qui lui évitera de basculer pieds par dessus tête. La chute sera moins violente avec les pieds déjà posés sur la planche, et ce faisant, il minimisera les risques de rencontre avec celle-ci.
Dans la machine à laver, se mettre en boule et se relâcher, plutôt que se contracter. Aucun risque de se noyer dans des vagues de taille standard, le temps passé sous l'eau est extrêmement court, la flottabilité de la combinaison et de la planche font que le surfeur remonte tout seul à la surface de l'eau. Il va sans dire que le débutant doit repousser ses limites graduellement, surtout s'il manque de condition physique et qu'un moniteur de surf pédagogue lui permettra de ne pas brûler les étapes. Mais seul le surf de gros nécessite de véritables capacités d'apnéiste et des qualités d'athlète.
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