samedi 7 avril 2018

Les règles non écrites du surf, niveau avancé : Part 4

1. Les fausses règles


L'article du site de Surfsession, intitulé - "Avez-vous déjà sciemment taxé la vague de quelqu'un" - et surtout les commentaires laissés par ses lecteurs, permettent de découvrir quelques-unes de ces fausses règles. Au billard, cela caractériserait un comportement de mauvais joueur, justifiant ses tricheries par l'évocation d'exceptions fallacieuses. Quelques exemples, qui parlent d'eux même :

·       Je taxe parce que la vague est trop belle :


"Pour être honnête oui... Moi ça m'arrive de "twister" quand une vague est vraiment trop belle et de partir coute que coute ! Après par contre, je m'excuse toujours, la technique du "je t'avais pas vu" passe bien. Mais il ne faut surtout pas en abuser. Et inutile de dire que je ne suis pas fier de ça. Mea Culpa donc aux victimes de ma fougue et mon égoïsme".

·       Je taxe mes potes parce que je risque moins de représailles qu'avec un inconnu :


" cas ou tu peux braquer un gars : ... le cas où t'es entre potes et que tu n'as rien à craindre d'eux".

Autres règles que certains inventent spontanément :

·       Il y a trop de monde à l'eau, je ne respecte plus aucune règle


Cela logiquement devrait être l'inverse : un comportement irréprochable et respectueux des règles permettra toujours de surfer dans de meilleures conditions. On n'a pas inventé ces codes de conduite pour surfer à deux mais bien pour gérer le monde !

Toutefois, lorsqu'un spot est surpeuplé, que le chaos règne déjà avec quatre surfeurs qui démarrent sur la même vague, prêcher par l'exemple peut s'avérer ambitieux si personne ne respecte la moindre règle. La limite au comportement irresponsable du surfeur est atteinte lorsqu'il blesse quelqu'un.

Parfois, il y a tellement de monde à l'eau que l'acte de surfer devient quasiment impossible. A ce moment là, on est en effet au delà des règles, les comportements relèvent de la survie.

·       Je suis local, j'ai toujours la priorité


Dans un coin comme Hossegor où le nombre d'habitants qui surfent est très important, cette règle va être difficile à appliquer. Neuf fois sur dix, le hot local va faire valoir son droit de local auprès d'un autre local, qu'il ne connait certes pas, mais qui n'en est pas moins local que lui-même. Du coup, s'il est vraiment idiot, il va se ridiculiser en cherchant à savoir si son interlocuteur habite à 2 km ou à 5 km du spot, voire bien pire, à 30 km de là, dans le village d'à côté !!!

Une règle universelle veut d'ailleurs que les plus virulents ne soient généralement pas les locaux pur souche mais plutôt des individus venus d'horizons divers, installés sur la côte depuis x années, en quête d'une identité qu'ils incarnent dans la figure du surfeur localiste (équivalent micro-géolocalisé du nationaliste).

Tout individu inconnu est un étranger qu'ils peuvent taxer. Il convient de ne pas trop se laisser impressionner par le local du bac à sable, si ça se trouve il est aussi étranger que vous. Au bout de quelques semaines de villégiature dans un pays, un touriste surfeur peut commencer à avoir des prétentions de maître du spot. Ça s'est déjà vu !


Pour autant, lorsqu'un surfeur voyage, il doit respecter les règles élémentaires du savoir vivre et montrer un minimum de respect envers les surfeurs locaux qu'il croise sur les spots. Autres lieux, autres coutumes aussi, on n'arrive pas en pays conquis, on essaie de s'adapter, de se faire accepter et cela passe par le respect des règles non écrites du surf.

Dans certains pays, les locaux appliquent cette règle discutable de la priorité due systématiquement au local. La plupart du temps néanmoins, lorsque le visiteur sait se montrer patient et humble, ils finissent par lui laisser prendre des vagues et l'encouragent à démarrer. Cela nous rappelle que nous venons d'une civilisation où l'on doit se presser, chercher la rentabilité, l'efficacité à chaque instant et que ce modèle n'est pas universel.
L'océan se prête à remettre en question ce mode de vie stressant, et c'est en se pliant à la volonté de cette nature indomptable que l'homme, pêcheur, navigateur ou surfeur trouve cette paix indéfinissable. Qui ne semble avoir aucun équivalent sur la terre ferme.

·       Je suis débutant, je peux me permettre de faire n'importe quoi


Il est certes normal pour un débutant de faire des erreurs lors de son apprentissage. On lui pardonnera beaucoup mais cela ne doit pas l'empêcher, sinon de respecter les règles, au minimum de les connaître ou de s'y intéresser.

Son soucis premier est de ne pas blesser quelqu'un par mégarde. Il va sans dire que s'il rame alors qu'un surfeur se trouve en face de lui, il y a de grandes chances pour qu'il percute et blesse cette personne.

Il y a certes, les règles, plus ou moins faciles à intégrer, mais il y aussi et surtout le bon sens, qui lui, est à la portée de tout le monde.

2. Le bon sens


Commencer par dire bonjour, être aimable et positif serait déjà un bon début !

Tous les ajustements à la règle, que je viens d'énumérer semblent relever du bon sens et du savoir vivre. Pourtant, l'expérience a prouvé que ce n'était pas évident pour tout le monde. Le surf est un sport individualiste dans une société individualiste, cela influence des comportements individualistes, cela va s'en dire.

Néanmoins, le nombre de pratiquants augmentant chaque année, le surfeur ne peut se comporter comme s'il était seul au monde ou qu'il avait 5 ans et demi. Le gâteau, il faut le partager, même s'il y a la fève dedans ; )

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