lundi 1 mai 2017

Pathologies du surf : le complexe du labrador



Le complexe du labrador est une pathologie psychique qui touche de nombreux surfeurs.


Les formes bénignes de cette maladie sont sans conséquence. En outre, chez les sujets lourdement atteints, les symptômes déclenchés peuvent s'avérer extrêmement dangereux, tant pour les malades que pour les surfeurs, valides, qui évoluent à proximité.

On appelle cette affection le complexe du labrador parce qu'elle se manifeste par un comportement de type "chien fou". Comme chacun le sait par ailleurs, les labradors aiment l'eau, d'où l'analogie avec les surfeurs. Décryptons ensemble les manifestations comportementales de cette maladie, difficile à traiter lorsqu'elle n'est pas détectée assez  tôt :

1. Le surfeur dévale la dune en courant, son langage corporel n'augure rien de bon pour les surfeurs déjà en position au line up.

2. Le surfeur est au point A, sur la plage, les vagues sont au point B, au large. Dès qu'il a accroché visuellement sa cible, le surfeur oublie tout ce qui existe entre le point A et le point B.

Le bon sens voudrait qu'il analyse la position du banc de sable et de la baïne, le courant, les surfeurs, la ligne de déferlement or il va couper au plus court, au lieu de contourner les vagues, en taillant tout droit. Si les vagues sont un peu fortes, il va peiner pour arriver au large, parce qu'il est rentré face aux vagues au lieu de les contourner. Il risque aussi de gêner les surfeurs au pic car en remontant face à la zone de surf, il se met dans la trajectoire des surfeurs qui évoluent sur les vagues. Il remonte la ligne de déferlement, ce qui est dangereux. 

3. Vous êtes seul à l'eau, il n'y a pas de pic défini, les vagues cassent n'importe où, face à l'une de ces plages landaises qui s'étirent à perte de vue. Le labrador a accroché sa cible, il rame droit sur vous, s'assoit presque sur vos genoux, vous bataille la priorité, vous taxe dans le pire des cas.  
Le complexe du labrador se traduit ici par un comportement de type "chien collant", pour vous débarrasser de cet ami envahissant, vous allez devoir faire preuve de fermeté sans être méchant pour autant.  Il ne sait pas ce qu'il fait, peut-être même est-il persuadé que vous êtes un dauphin.


4. Le surfeur atteint va manifester un comportement de type "chercher la balle". Dès qu'une ondulation approche, il se précipite dessus, agité de spasmes ; à l'image de son alter-ego canidé, il court à droite à gauche, jusqu'à en perdre haleine, comme désorienté. Les autres surfeurs, assis calmement, sont souvent sidérés par une telle frénésie.

Selon le niveau du surfeur malade, les conséquences ne seront pas les mêmes : de faible niveau, ce dernier échouera à démarrer sur la plupart des vagues car l'excitation affecte son sens de l'observation. De niveau avancé, il voudra attraper le plus de balles possibles, je veux évidemment parler de vagues, et oubliera ainsi le sens élémentaire du partage au point d'énerver sérieusement les surfeurs en bonne santé.

5. Le surfeur peut vivre avec cette maladie jusqu'à un âge avancé, en l'absence de dépistage. Et si son comportement s'avère gênant pour son entourage, le complexe du labrador n'occasionne que très rarement des comportements agressifs. Des cas existent pourtant : le surfeur lourdement atteint va uriner sur la plage pour marquer son territoire, vouloir défendre son carré, renifler les nouveaux venus, grogner, parfois prétendre les chasser du spot. Il lui arrive de mordre aussi les autres surfeurs du quartier parce que la maladie altère sa capacité de jugement, comme un vieux chien atteint de la cataracte.

Si vous pensez être atteint de cette maladie, parlez-en à votre médecin, il existe de très bons traitements à base de plantes. La guérison est rarement atteinte mais du moins est-il possible de limiter la gravité des symptômes.


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