vendredi 31 août 2018

Take-off

Lexique surf : le take-off




Le débutant a tendance à penser que le take-off est la première technique qu'il lui faudra apprendre. En effet, surfer consiste à longer la vague, debout sur sa planche, le surfeur doit donc réussir à passer de la position allongée à la position debout, pieds sur la planche. Le take-off est ce moment, relativement court, du redressement du surfeur sur sa planche.

Toutefois, pour pouvoir réaliser son take-off, le débutant a besoin de quelques notions élémentaires de glisse : en effet, le but du surfeur est initialement d'attraper une vague pour se faire porter vers le rivage. Il n'est pas nécessaire pour cela d'être debout, le bodysurfeur glisse avec comme support son propre corps, le bodyboardeur reste le plus souvent allongé et dans de nombreux pays, les pêcheurs sur leurs embarcations utilisent les vagues pour rentrer au port, il existe donc différentes formes de surf.

Généralement, le débutant apprend à glisser allongé, équilibré sur sa planche, dans la mousse ou des vagues très peu pentues, avant de se mettre debout. Progressivement, il va s'attaquer aux vagues. Le take-off en haut de vague est bien sûr beaucoup plus technique, pour plusieurs raisons :

  • Contrairement à la mousse qui roule uniformément vers le rivage, la vague doit être prise au bon moment au bon endroit. Or, sauf piscine à vague, chaque vague déferle à un endroit différent, selon sa taille, sa vitesse de propagation, son orientation, les variations de la marée et le surfeur doit alors adapter son rythme de rame à celui de la vague pour s'engager dans la pente de la vague. Trop près du bord, trop en avance, c'est le wipe-out, le surfer chute dans le vide car la vague est devenue trop creuse et il pique du nez avant d'avoir pu réaliser son take-off. S'il se met en mouvement trop tard, manque de vitesse et qu'il essaie de se lever trop tôt, alors que la vague n'est pas suffisamment pentue,  il coule et voit la vague continuer sans lui vers le bord.
  • Ainsi, le placement et le timing sont essentiels pour réussir un take-off, mais également sa rapidité d'exécution : take-off tardif en bas de vague, le nez de la planche plonge sous l'eau, c'est la chute. Plus la vague est creuse, plus la planche arrive vite au bas de la vague, ce qui impose au surfeur un redressement rapide et dynamique.
  • La qualité des appuis est essentielle également dans la réussite du take-off : en effet, des pieds placés trop en arrière vont occasionner un déséquilibre propice à chuter vers l'arrière, de même qu'un freinage de la planche qui va dangereusement rester bloquée en sommet de vague. Mais il ne suffit pas de poser ses pieds correctement sur sa planche, encore faut-il plier les jambes pour que la planche puisse dévaler la pente. Pour longer la vague, le surfeur cherche effectivement à s'éloigner du déferlement et de la zone d'impact initiale de la vague avec la surface de l'eau.
Brûler les étapes de l'apprentissage (technique et lecture de l'océan), conduit généralement à l'échec dans la réalisation du take-off, cette figure n'étant pas l'étape la plus évidente de l'apprentissage. Aussi, je ne saurais que fortement conseiller de prendre quelques cours de surf pour acquérir certaines bases, sans lesquelles il est impossible de réaliser un take-off, qui emprunte au vocabulaire de l'aviation et signifie initialement : décollage. Car il s'agit bien d'un décollage dans la vague et au delà, vers les sensations incroyables que chacune des étapes de l'apprentissage du surf vont procurer.

mercredi 29 août 2018

Bocal

Lexique surf : le Bocal 


Le Bocal est une contraction de l'expression "local du bac à sable".

On distingue le "bocal" du "local" du spot.

Le local n'attend rien d'autre des non locaux qu'une certaine forme de respect, concernant les règles de priorité et de convivialité du surf. Les véritables locaux ne perdent pas leur temps à le crier sur tous les toits, cela aurait quelque chose d'un peu futile, ils considèrent sans doute que dans la vie, il y a des choses plus importantes. Ce serait comme de passer sa journée à déclarer - "Maman, merci de m'avoir pondu près du spot", ou encore "Papa, merci d'avoir déménagé à la plage" - ce qui n'est, somme toute, pas très viril.

Le "bocal" est un individu qui vibre d'être local, bien que ce statut soit souvent contestable, et qui revendique en tant que tel des droits sur un spot de surf. Bien sûr, pour contrebalancer, il faudrait des devoirs : pédagogie à l'égard des comportements dangereux, instruction des plus jeunes aux dangers de l'océan, assistance à personnes en danger, etc. Malheureusement, cet altruisme est souvent tellement égocentré qu'il dérive en vociférations sur le surfeur inconnu, revendication de la priorité sur toutes les vagues, manifestations d'agressivité, jalousie à l'égard de ceux qui vivent de l'activité surf et enseignement aux plus jeunes d'une forme de chauvinisme et d'un mépris des surfeurs considérés comme non locaux.

En outre, le bocal renvoie aux bocaux de confiture de mamie, il y a là l'évocation du redneck australien, qui pourrait se traduire par "crétin de l'arrière pays". Le bocal est également le réceptacle de toutes les fermentations, ces petites frustrations du quotidien qui trouvent leur exutoire dans le rejet de l'autre, la volonté de se créer une identité de surfeur du cru dépositaire du statut de local, tel le bernacle accroché à son rocher.

Souvent, le bocal s'accommode très bien de certaines contradictions : par exemple, il se déclare dépositaire d'une pureté issue d'un prétendu âge d'or du surf, rejette les apports économiques du développement du surf et de son corolaire, le tourisme, mais dans un même temps, il n'hésite pas à se lancer à corps perdu dans le business du surf si l'occasion se présente à lui ! Ou à devenir touriste à son tour en voyageant à l'étranger, notamment par le biais de ces boat trips qui promettent des vagues parfaites sans contact avec l'autochtone.

En effet, les gourous ne sont pas légion qui ne succombent eux aussi aux attraits de la société de consommation. Ainsi, le bocal consomme des vagues qu'il entend vainement garder pour lui seul.

Le bocal a quand même une utilité : en effet, certains caractères ne sont capables de civilité que s'ils ressentent la peur du bâton. Aussi, le hot local, même s'il n'est qu'un mythe, sert du moins à tempérer certains comportements irrespectueux et sans gène.

C'est comme avec les moustiques, on a tendance de prime à bord à les considérer comme nuisibles, alors qu'ils participent d'un équilibre de l'écosystème. Bon, je n'ai encore jamais vu un poisson gober un bocal, mais les bienfaits doivent se situer à un tout autre niveau.

Il existe aussi des variations dans le localisme : on distingue en effet le hot local sur un spot dangereux et mythique tel que Pipeline, du local qui jouerait les shérifs sur un beach break français inoffensif, donnant alors tout son sens à l'expression de "local du bac à sable".




lundi 27 août 2018

Wipe-out

Lexique surf : le wipe-out

 

Qu'est-ce qu'un wipe-out en surf ?

Faire un wipe-out a comme équivalent les expressions suivantes, en langue française :

"Se tôler, prendre une boîte, bouffer"... Toutefois, cela désigne le plus souvent une chute au moment très particulier de la prise de vague, celui du take-off, lorsque le surfeur se met debout. Instant fragile qui se solde par une chute ou par une prise de vague, selon le niveau du surfeur et la difficulté des vagues.

La zone où la vague se brise en premier est la zone qui concentre le plus d'énergie. C'est également l'endroit où le surfeur qui veut exploiter la vague au maximum de ses potentialités va démarrer. Il va alors sans dire que s'il rate son départ et chute en bas de vague, il expérimentera derechef une version grandeur nature de la machine à laver.

Dans des vagues de taille moyenne, ces chutes sont de peu de conséquence et le surfeur s'y accoutume très vite, comme un passage obligé de l'apprentissage. Il émerge de l'eau et recommence, tel le labrador s'ébroue en sortant de l'eau. Une personne à l'aise dans l'élément aquatique peut même trouver un certain amusement à se faire promener dans l'eau en tous sens. Le surfeur préfère néanmoins longer la vague, c'est tout de même son objectif.

C'est dans des vagues fortes que le wipe-out prend tout son sens : la vitesse fait que la surface de l'eau devient dure à l'impact et la puissance de la vague se joue alors du surfeur comme d'un pantin avant de le recracher quelques mètres plus loin. Toutefois, le surfeur qui garde son calme émerge de l'eau au bout de quelques secondes, sans s'être fatigué outre mesure. Le wipe-out secoue parfois un peu mais il est généralement sans conséquences, sauf rencontre avec le fond de l'eau sur des vagues de bord ou certains récifs affleurants.

Dans les vagues hors-norme de type "surf de gros", telles que Nazaret, le wipe-out devient en outre un évènement accidentel dont les conséquences peuvent être funestes, puisque ce sont là des tonnes d'eau qui s'écrasent sur le surfeur.

Ainsi, il existe les petits wipe-out, dont on s'amuse le soir au coin du feu, car ils sont anodins ; et les gros wipe-out des surfeurs experts, lorsque ces derniers repoussant leurs limites se confrontent à des éléments déchaînés.

Le wipe-out n'est généralement pas volontaire. Voici quelques types de wipe-out :

Un late take-off peut se solder par un wipe-out lorsque le surfeur, en retard sur le déferlement de la vague, celle-ci étant alors devenue trop creuse, tombe dans le vide et enfourne l'avant de sa planche dans l'eau lorsqu'il atteint le bas de la vague, ce qui occasionne une chute instantanée. Un surfeur expert pourra néanmoins se sortir de cette phase critique avec panache.

Parfois, le retard du surfeur et la puissance de la vague sont tels que la lèvre de la vague le propulse dans le vide, occasionnant une chute encore plus percutante que pour le late take-off. En effet, le surfeur atteint alors la surface de l'eau en même temps que la lèvre de la vague, celle-ci concentrant toute sa puissance en ce point précis.

On parle aussi de wipe-out lorsque le surfeur est frappé par la lèvre de la vague alors qu'il est en train de la longer. Si les accidents sont somme toute assez rares, les wipe out ont un caractère spectaculaire dans les grosses vagues, en témoignent les nombreuses vidéos et compilations de ces crashs aquatiques !



Conseils pour la sécurité du pratiquant :


Comme dans les autres sports, il y a des manières de chuter sans se faire mal : le surf est moins accidentogène que le skateboard car on se fait évidemment moins mal en tombant dans l'eau que sur du béton.

Toutefois, la vague traverse des zones du banc de sable ou du récif, à hauteurs d'eau variables. Le surfeur ne plonge donc jamais à la verticale, tête en bas, pour ne pas heurter le fond ; son angle de pénétration dans l'eau n'est pas trop aigu. Par ailleurs, les bras entrent dans l'eau en premier, ce qui protège la tête, les cervicales mais également les tympans (en effet, un plat de l'oreille à la surface de l'eau, par grande vitesse, peut endommager les tympans).

Le surfeur évite d'arriver en bas de vague accroché à sa planche, ce qui lui évitera de basculer pieds par dessus tête. La chute sera moins violente avec les pieds déjà posés sur la planche, et ce faisant, il minimisera les risques de rencontre avec celle-ci.

Dans la machine à laver, se mettre en boule et se relâcher, plutôt que se contracter. Aucun risque de se noyer dans des vagues de taille standard, le temps passé sous l'eau est extrêmement court, la flottabilité de la combinaison et de la planche font que le surfeur remonte tout seul à la surface de l'eau. Il va sans dire que le débutant doit repousser ses limites graduellement, surtout s'il manque de condition physique et qu'un moniteur de surf pédagogue lui permettra de ne pas brûler les étapes. Mais seul le surf de gros nécessite de véritables capacités d'apnéiste et des qualités d'athlète.




samedi 4 août 2018

Choisir sa planche en mousse

Pour équiper mon école de surf, la Ki Surf School, sont passées entre mes mains au fil du temps de nombreuses planches en mousse, de marques différentes et de qualités variables.

Le débutant en école de surf a longtemps été considéré comme un individu qui, parce qu'il est en phase d'apprentissage, aurait besoin d'une planche sûre (en mousse pour ne pas se faire mal), flottante (pour faciliter l'apprentissage) mais pas nécessairement très performante. 

A présent que l'usage des foam boards tend à se démocratiser et que le nombre de fournisseurs de planches en mousse s'est multiplié, la qualité de ces planches éducatives s'est grandement améliorée. Pour le bonheur des coachs de surf et de leurs élèves. Néanmoins, on trouve encore sur le marché quelques aberrations en terme d'optimisation de la glisse et de manœuvrabilité.

 La Foam Board parfaite


Il n'y a pas à tergiverser, pour débuter le surf, une planche en mousse présente de nombreux avantages. Le premier étant bien sûr lié à la sécurité : en effet, avec un revêtement en mousse et des dérives molles, les risques d'accident deviennent quasi nuls. Ainsi, le débutant évolue sans la peur constante de blesser un autre surfeur ou lui-même.

Par ailleurs, si une planche en mousse ne peut atteindre le niveau de performance d'une planche en résine haut de gamme, on trouve désormais des foam boards de très bonne qualité. Et les disparités techniques entre planche molle et planche dure tendent à s'estomper.

A l'image d'une planche dure en résine, la planche en mousse performante combine légèreté et solidité. Il va falloir ici trouver le bon compromis car la planche légère comme une plume est souvent fragile, à l'image des planches des surfeurs pro, destinées à un usage éphémère le temps de quelques compétitions.

Les planches en mousse les plus résistantes sur le marché, ont généralement deux lattes en bois qui consolident le pain de mousse. En outre, elles sont entoilées avec de la fibre de verre imprégnée de résine, comme n'importe quelle planche de surf. La mousse vient recouvrir l'ensemble pour apporter l'élément sécurité. Si le pain de mousse a la forme adéquate, on a entre les mains la planche idéale pour progresser. Par ailleurs, certaines planches sont équipées de renforts, en mousse plus dense, aux extrémités et sur les côtés de la planche, là où celle-ci s'abîme le plus fréquemment. Les planches 7'oceans sont ainsi pensées pour offrir une qualité de glisse et de sécurité optimums.

D'autres marques de foam boards offrent aussi l'avantage de pouvoir équiper la planche, grâce au système FCS, de dérives plus performantes que les dérives habituellement proposées par les concepteurs de planches en mousse : Catchsurf, qui pour faire sa promotion, met en scène des surfeurs professionnels exécutant des figures radicales avec des planches en mousse équipées de dérives rigides. Il est vrai qu'un excellent surfeur réussirait à surfer n'importe quelle planche, à tester pour se faire une idée.


A la Ki Surf School, nous cherchons perpétuellement les meilleures planches en mousse sur le marché ainsi que les nouveautés technologiques car nous considérons que le débutant mérite lui aussi un matériel performant.

Faire la différence entre une bonne et une mauvaise planche


La "babouch board" 


Cette planche a été conçue pour éviter d'enfourner le nez de la planche au take-off dans une vague creuse. Le débutant qui rame sur une vague non déferlée, s'il ne se lève pas assez vite, voit le nez de sa planche piquer du nez en bas de vague. Cela fait partie de l'apprentissage : pour réussir à se redresser sans piquer du nez, il faut savoir ramer efficacement, être capable de lire les vagues afin d'arriver au bon endroit au bon moment, puis se lever de manière dynamique en haut de vague.

Une "babouch board" a le nez de la planche tellement relevé qu'il est certes plus difficile d'enfourner qu'avec une planche à la courbure plus modérée mais la planche devient alors un véritable veau de mer : le débutant peine à prendre de la vitesse car la planche pousse de l'eau, il gaspille de l'énergie pour ne réussir à entrer que tardivement dans la vague alors que celle-ci est devenue trop creuse. Il finit donc également par enfourner le nez de la planche.

Une bonne planche, rapide et facile à la rame, est relativement plate. Une planche avec trop de rocker (bananée) est comme un boulet attaché à la patte du débutant.

La planche trop plate


Parfois, dans l'usine chinoise où la planche est fabriquée, une petite erreur se produit : les pains de mousse préformés avec une courbure dans le sens de la longueur (rocker) sont introduites à l'envers dans la machine à presser et ressortent donc avec une courbure très contrariée, quasiment inversée. Ce fournisseur va vendre ces planches comme si de rien n'était, c'est vous qui allez payer l'erreur commise en amont. Par délicatesse, nous ne citerons aucun nom.

Or, une planche qui manque de lift à l'avant (le nez de la planche remonte légèrement) ne pardonne aucun erreur et risque planter en bas de vague. Dans la mousse, ça passe, dans les vagues, c'est plus délicat.

Également, si vous achetez une planche d'occasion : si cette dernière a été stockée à plat, au fil du temps par le simple effet de la gravité, il est possible qu'elle soit devenue plate comme une crêpe, auquel cas, elle sera insurfable.

La planche d'occasion pliée


Une planche pliée, qu'elle soit en mousse ou bien entoilée avec de la résine, est une planche en sursis. Elle ne va pas tarder à casser en deux. Si on vous la donne ou vous la loue, accompagnez la dans ses derniers instants en lui offrant une glisse ultime.
Si vous la louez toutefois, indiquez sur le contrat de location qu'elle est déjà pliée. On connait des loueurs malhonnêtes (heureusement, ils ne sont pas légion) qui ont exigé du client qu'il rembourse une planche qui était déjà à deux doigts de casser.

Trop light pour être honnête


Une planche légère est une planche plus maniable et donc plus performante. Toutefois, excessivement légère, il serait prudent de vérifier sa composition : si elle n'est pas entoilée, que le pain de mousse n'est tenu que par une seule latte en bois et que seul l'enrobage de mousse lui sert de glaçage, elle résistera mal à un usage intensif et risquera de plier dans des vagues un peu fortes.

C'est pareil avec les planches des surfeurs pro, ce sont des planches "jetables", destinées à un usage éphémère car on a privilégié la légèreté au détriment de la solidité.

La planche qui buvait de l'eau


Certaines planches en mousse prennent l'eau au niveau des inserts de dérive, qui ne sont pas étanches. Ainsi, au bout de quelques sessions, la planche neuve pèse comme si elle avait fait la guerre du Viet Nam. Or, une planche lourde a plus d'inertie, tourne moins facilement et a un effet moins agréable quand elle vous retombe sur la tête.

De plus, la latte imbibée d'eau fragilise le pain de mousse qui, à l'usage, va finir par casser en deux.

La planche shapée à la hache


En réalité, une bonne planche en mousse a les mêmes propriétés qu'une bonne planche en résine. Il y a des shapes qui fonctionnent et d'autres non. Par ailleurs, la planche doit être adapté au gabarit et au niveau du surfeur, ainsi qu'aux qualités de vagues qu'il se destine à surfer.

Les planches hybrides essaient de concilier les propriétés du mini-malibu avec l'apparence du shortboard pour un effet généralement catastrophique en terme de glisse (vitesse et manœuvrabilité). Les planches faciles à surfer sont relativement plates, de forme arrondie et non effilées, avec des rails assez doux pour faciliter les passages d'un rail sur l'autre.

Beaucoup de planches en mousse ont en outre le tail (arrière) trop épais et sans bords de fuite, et dérapent au bottom turn lorsque un surfeur un peu confirmé exerce sa poussée en bas de vague.

D'autres planches au contraire ont le rail tellement pincé qu'il a tendance à planter dans l'eau lorsque la vague est molle, occasionnant perte de vitesse et chutes.

La planche aux dérives en spaghetti


Pour des raisons de sécurité, les dérives des planches en mousse sont en plastique mou, à bords arrondis, et sont parfaites pour l'usage qu'en ont des surfeurs dans leurs premières années d'apprentissage.

Par contre, un surfeur de niveau avancé exerce des poussées importantes sur ses appuis, surfe des vagues plus grosses et verticales et pour ce dernier, il sera intéressant de surfer des dérives plus rigides.

La plupart des planches en mousse sont équipées de dérives à fixation à vis. Certaines planches en mousse toutefois sont équipées d'un système de type FCS permettant de recevoir tous types de dérives, molles aussi bien que dures.

Or, une dérive, si elle ne doit pas trop se déformer, n'a nullement besoin pour autant d'avoir des bords tranchants pour être performante. Ainsi, la dérive FYN est une dérive dure à bords souples, elle combine les avantages des dérives performantes et des dérives molles, en éliminant les risques de coupures.

Une marque dont je ne citerai pas le nom produit des dérives molles aux bords très effilés, ce qui à mon sens, est une aberration en terme de performance comme de sécurité.

La planche aux dérives naines


Répondant à la demande de quelques grosses écoles de surf désireuses de stocker le plus de planches possibles dans un espace donné, sont apparues il y a quelques années les dérives naines : effectivement, une planche équipée de mini dérives prend moins de place.
Par contre, passé la toute première phase d'apprentissage, une dérive trop petite induit un manque de stabilité et de tenue de la planche, ce qui est une aberration en terme de performance. Le débutant est en droit d'attendre de sa planche qu'elle soit dotée de dérives de dimensions standards pour faciliter son apprentissage.

Hard board et foam board : même combat


Ce n'est pas parce qu'une planche est enrobée d'un revêtement rigide, de résine polyester ou époxy ou plastique dur, qu'elle sera fantastique. En effet, les prix et qualités sont fort variables, dans la qualité des matériaux et de la conception, dans la diversité des formes (le shaper sculpte la planche).

Le shape de la planche croise divers paramètres : longueur, largeur et épaisseur de la planche, répartition des volumes de l'arrière jusqu'à l'avant de la planche. Rocker (courbure dans le sens de la longueur) et concave/convexe (courbure dans la largeur). Pincement ou arrondi des rails (bords de la planche). Forme du tail (arrière de la planche).

Même si désormais les pains de mousse sont taillés par des machines, ce sont à l'origine d'authentiques êtres humains qui ont réalisé les modèles dont les côtes sont à présent rentrées dans l'ordinateur du shaper mécanique. La qualité du glaçage (entoilage de la planche pour rendre le pains de mousse étanche et résistant), encore réalisé par un shaper, va conditionner le poids et la solidité de la planche.

Aussi, le surfeur a besoin, moins d'une belle planche que d'une planche qui marche bien et qui soit adaptée à son niveau, à son gabarit et à sa condition physique !